Créer la compétence collective

Ce document donne à l'évaluation de la formation une dimension nouvelle dans le Ministère : " l'évaluation est aujourd'hui indispensable dans le cadre de notre politique de formation car elle permet notamment de mesurer les effets réels des politiques et des actions. Les responsables des politiques de formation devront tout particulièrement s'assurer que la mesure des effets et de la qualité des politiques de formation qui est de leur responsabilité propre soit bien articulée avec celle de la qualité et des acquis de la formation qui est une responsabilité principale du réseau formation ".

L'Accord-cadre sur la formation 1994/1996 insiste sur l'amélioration de la qualité de la formation dans les services. Il précise " le rôle stratégique de l'administration centrale dans la politique de formation qui établit un document d'orientations pluriannuelles de formation, exprimées en objectifs de compétences résultant des grandes orientations ministérielles ".

L'Accord-cadre de la formation 1997/1999 affirme dès le départ que " l'investissement dans la formation fondée sur une logique de compétences est une condition de performance ". Il indique un peu plus loin que la " formation n'est pas une fin en soi. C'est un outil au service du développement des compétences ". Le niveau central définit les " compétences attendues " à moyen et long terme par le biais des orientations nationales de la formation. C'est en déclinant localement ces documents que les services déconcentrés élaboreront leurs diagnostics de compétences.

Le terme de compétence (individuelle) n'est pas totalement stabilisé. C'est pour cette raison que nous avons retenu la définition préconisée par l'AFNOR : la compétence est la " mise en oeuvre, en situation professionnelle, de capacités qui permettent d'exercer convenablement une fonction ou une activité " (1)1.

Si le terme de compétence individuelle n'est pas stabilisé, celui de compétence collective est en cours de création. Pour LE BOTERF (3) : " la compétence des équipes ne peut se réduire à la somme des compétences individuelles qui les composent. Elle dépend largement de la qualité des interactions qui s'établissent entre les compétences des individus. Elle se forge dans l'expérience, l'épreuve du réel et l'entraînement collectif.

Dans le même ordre d'idée, la structure ne se réduit pas à la somme des équipes qui la composent. La compétence collective au niveau de l'ensemble d'une entité ne peut exister qu'en créant des " réseaux et des chaînes de compétences ".

Depuis quelques années, apparaissent au travers de nombreux livres les termes d'" organisation qualifiante ", d'" organisation apprenante ", d'" entreprise formatrice " voire d'" organisation auto formatrice ". Le courant de pensée, sous-tendu par ses ouvrages, prône le développement de la fonction formative des situations de travail.