Capitaliser une expérience : quelle méthode ?

La connaissance (savoirs et savoir-faire) à capitaliser possède de multiples facettes, elle se répartit en connaissance implicite (ou tacite) et explicite, individuelle et collective. La capitalisation consiste à faire émerger la connaissance individuelle implicite pour la verser dans le collectif explicite, avec pour objectif une appropriation collective (implicite collectif). Le schéma ci-après, inspiré des travaux de Jean-Yves Prax (voir bibliographie), illustre les différents états de la connaissance et la capitalisation.

D'une part, l'analyse des pratiques conduit à un enrichissement personnel (regard porté sur sa façon de faire, en vue de l'améliorer), d'autre part sa formalisation et l'échange autour de celle-ci permettent une appropriation partagée ou, pour le moins, suscitent une réflexion des personnes confrontées aux mêmes questions et problèmes.

L'analyse des pratiques doit être intégrée. Il s'agit, dans l'établissement du dossier concernant la capitalisation sur une expérience, de présenter les problématiques posées à celui qui a conduit l'action et les choix qu'il a effectués.

Dans ces conditions, il nous semble qu'avec peu d'efforts il sera possible, en s'appuyant sur une méthode de capitalisation simplifiée, encouragée, accompagnée et dont la production serait valorisée, d'avancer rapidement dans le développement des échanges au sein du réseau formation.

Un choix est nécessaire. Il doit s'effectuer entre un "commanditaire" de la capitalisation et celui qui mène l'action : le mieux à même de capitaliser. Ce choix intègre le plus souvent un aspect prospectif et utilitaire pour la structure. Aussi, le "commanditaire" de la capitalisation est généralement le responsable hiérarchique de celui qui capitalise.

En effet, c'est dans le cadre d'un travail collectif que peut le mieux s'effectuer l'analyse de ses pratiques. Il s'agit donc de travailler sur la capitalisation avec ses pairs principalement, et/ou des personnes spécialisées, afin qu'au travers de leur questionnement, de leur soutien et de leur apport, la capitalisation puisse être une réalité.

Elle (ou il) intervient en retour, lors d'échanges organisés, écrits ou oraux, en réunion ou par l'intermédiaire d'un réseau, pour apporter une vision externe, se positionner en "consommateur" futur de la capitalisation produite, être un catalyseur conduisant à la " décontextualisation ".