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Les procès du Capitaine Dreyfus |
Publié par :
Ruesaintgui
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Fiche technique : Les procès du Capitaine Dreyfus.
Le Conseil de guerre le condamne à l'unanimité à la réclusion perpétuelle dans une enceinte fortifiée et à la dégradation militaire. Deux éléments avaient emporté la décision du tribunal militaire : d'abord, le général Mercier avait pris l'incroyable responsabilité de communiquer en cachette au jury un dossier secret, qui leur fit forte impression, en ceci qu'il contenait une dépêche de l'état-major allemand à Schwartzkoppen, une lettre (dite Davignon) de Pannizardi à Schwartzkoppen
Parlant du secret qu'un officier doit savoir garder " sous son képi ", Henry, refusant de divulguer ses sources, avait juré sur le crucifix sa certitude de la culpabilité de Dreyfus. Ainsi s'explique le verdict, qui semble clore l'affaire.
L'autorité de la " chose jugée " s'impose avec autant de force que l'amour de l'armée. Toute la presse, non seulement la presse extrémiste la libre Parole, la Croix mais aussi Le Temps, La Paix, Le Figaro, exprime sa satisfaction. Mais le résultat est accueilli avec surprise par ceux qui ont suivi le procès et constaté la fragilité des preuves. Casimir-Périer tenait du préfet de police Lépine que l'acquittement était probable, même s'il reconnaîtra qu'" ils ont à l'évidence su des choses que j'ignore "; Jaurès s'étonne simplement de la mansuétude du verdict : pourquoi n'avoir pas condamné à mort le " capitaine juif " ? L'unanimité du verdict balaie les hésitations, et l'armée sort encore grandie des " secrets terribles " qu'elle doit seule assumer.
Pourtant, le scandale est loin d'être étouffé. Le dossier Dreyfus est transféré le 1er mars 1899 de la chambre criminelle aux chambres réunies. La Cour de cassation a reçu communication de l'enquête le 27 mars et ordonne une " enquête supplémentaire " ; elle communique son délibéré le plus célèbre le 1er juin, annoncé par le Président Mazeau : " (...) La Cour casse et annule le jugement rendu le 28 décembre 1894 contre Alfred Dreyfus et renvoie l'accusé devant le Conseil de guerre de Rennes ".
7 août 1899 dans la salle du théâtre du lycée de Rennes, et durera cinq semaines. Il est présidé par le colonel Jouaust et ne comprend que des artilleurs, tous polytechniciens ; les juges du tribunal militaire ont reçu depuis près d'un mois le dossier du procès de 1894 et l'enquête de la Cour de Cassation. L'ambiance est très tendue et l'armée omniprésente ; le procès commence par la lecture de l'acte d'accusation de 1894, " que Dreyfus entendait plus qu'il n'écoutait ". Jouaust commence tout de suite l'interrogatoire d'un ton brusque presque brutal. Dreyfus, fatigué suite à la douleur de la déportation, semble absent des débats, et ses seules paroles sont : " Je suis innocent, je jure que je suis innocent ". Par le jugement rendu par 5 voix contre 2, le conseil de guerre décide de siéger à huis clos " dans l'intérêt de la défense nationale ".
La défense se déchire quant à la stratégie à adopter : faut-il affronter de face l'armée ou se montrer conciliant et confiant ? J-D. Bredin a jugé les dreyfusards : " Hésitant entre plusieurs stratégies, la défense n'en choisit aucune ", et il semble que le procès ait été mal préparé ; seuls 20 témoins sont cités, les officiers légalistes sont peu nombreux, mal utilisés par la défense et contrés par leurs collègues du Conseil de guerre. Waldeck-Rousseau fait pression sur ses amis pour obtenir l'apaisement pendant le procès. Le 14 août, Me Labori, célèbre pour sa plaidoirie au procès de Zola, est victime d'un attentat
Le bilan de la défense est tout de même conséquent : l'expert Charavay, notamment, revient sur ses expertises de 94 et reconnaît qu'Esterhazy est coupable. Le 8 septembre, Demange plaide pendant cinq heures, ménageant l'armée, jouant sur le doute, puisque pour lui, " ce doute est un acquittement ". Sa plaidoirie est qualifiée de " chef d'?uvre de logique et de clarté " par l'Aurore.
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