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Le Ralliement des catholiques à la République |
Publié par :
Ruesaintgui
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Note de synthèse : Le Ralliement des catholiques à la République.
A Rome, la tendance est à l'apaisement : Léon XIII, qui a succédé à l'intransigeant Pie IX en 1878, cherche à s'entendre avec la France républicaine pour mettre fin au conflit séculaire entre les républicains et les catholiques. En conflit avec le gouvernement italien, le Pape cherche également l'appui diplomatique d'une grande puissance.
C'est à la suite d'une man?uvre stratégique lancée par Léon XIII que la France entre dans l'ère du Ralliement. Très tôt, Léon XIII développe dans différentes encycliques (Immortale Dei en 1885, Libertas proestantissimum en 1885) les bases d'une " philosophie politique " du Ralliement. S'appuyant sur Augustin et Thomas d'Aquin, il insiste sur la nécessaire distinction entre le temporel et le spirituel, l'Etat et l'Eglise étant 2 institutions souveraines dans leur domaine respectif. Désormais, l'Eglise catholique ne rejette aucune des diverses formes de gouvernement, rompant avec l'intégrisme qui l'avait caractérisée tout au long du siècle. Devant l'hostilité d'un bon nombre de fidèles, Léon XIII va s'appuyer sur le très populaire cardinal Lavigerie. Ce dernier, profitant d'un toast lors d'une réception à une délégation de la flotte française, appelle les Français à mettre fin à leurs divisions et à se rallier loyalement au régime en vigueur. En quelques phrases est synthétisée toute la thématique du Ralliement : la reconnaissance du suffrage universel, qui est source de remise en cause du pouvoir hiérarchique, l'acceptation des institutions, le refus de la " politique du pire " et le patriotisme.
Monseigneur Ferrata, entièrement acquis à sa cause, en remplacement de Monseigneur Rotelli, jugé trop monarchiste. Le 20 février 1892 (trois jours après avoir donné une interview au Petit Journal) Léon XIII fait paraître une encyclique en français : " Au milieu des sollicitudes ", dans laquelle il invite tous les français à accepter la République. Il y distingue le gouvernement légal de l'hostilité anticléricale.
Pour ce qui est des catholiques, leur engagement politique s'est longtemps confondu avec le soutien des légitimistes monarchiques. La IIIème République s'est en fait résumée à un lent déclin de ce conservatisme. Avec cet échec politique vient la " défense religieuse ", affirmation du catholicisme intransigeant (exprimé notamment dans des journaux tels que La Croix ou Le Nouvelliste de Lyon). La crise boulangiste de 1889 est également un cuisant échec pour les légitimistes monarchiques, qui voyaient en le général une possibilité de renverser le régime.
D'un côté, Léon XIII se heurte aux catholiques monarchistes représentés par l' Union de la France chrétienne dirigée par le royaliste Chesnelong et à certaines personnalités orléanistes (le compte d'Haussonville). Ainsi, la première réaction des catholiques de France est le refus du Ralliement manifesté par l'abstention politique.
Toutefois, un compromis politique semble progressivement naître : des abbés démocrates (Lemire), des intellectuels (Goyau), des industriels (Harmel), et des hommes politiques (de Mun) se font les relais de la politique du Ralliement. Des journaux nouveaux, comme La Justice Sociale de l'abbé Naudet ou Le Sillon de Marc Sangnier consacrent ce tournant politique du catholicisme français.
Un grand parti officiel catholique n'est pas dans l'optique du Ralliement. Il s'agit de se rallier aux opportunistes pour constituer avec eux un grand parti conservateur attaché à la défense sociale et déterminé à résister au socialisme. Le ralliement ne se fait toutefois pas autour du parti opportuniste, mais autour des modérés progressistes : création d'un grand parti centriste face aux monarchistes légitimistes ayant de faibles perspectives et face à l'extrême gauche :c'est l'ancêtre des partis chrétiens-démocrates, encore très influents aujourd'hui. Tandis que les catholiques s'ouvrent aux préoccupations sociales en acceptant le régime en place, la République ne se confond plus avec la gauche (c'est un tournant de la vie politique française).Un grand quotidien de province subsistera parmi les publications créées pour soutenir le Ralliement : Ouest-Eclair (qui deviendra Ouest-France en 1944), fondé en 1899 à Rennes par l'abbé Trochuet et Emmanuel Desgrées du Lou.
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