Exposé : La question du meilleur régime

Publié par : Saywhat

Exposé : La question du meilleur régime 2) En même temps, les conséquences morales en sont que tous les êtres humains devraient avoir accès à ce type de régime politique le plus à même à assurer le bonheur du plus grand nombre. Illusion ou réalité, l’expérience semble dessiner un sens de l’histoire, une « destinée manifeste » de la démocratie à triompher partout, encore davantage avec l’échec des alternatives extrêmes totalitaires au XXe siècle. Ne restent alors, hormis les démocraties, que des régimes plus ou moins autoritaires destinés à rejoindre tôt ou tard le meilleur régime possible dans le meilleur des mondes. Si cette question soulève des enjeux politiques, c’est que ce prosélytisme de la démocratie a des conséquences politiques réelles, par exemple dans la politique américaine visant depuis les Pères Fondateurs à montrer à la planète l’exemple d’un nouveau monde élu par Dieu et dont il faudrait selon certains propager la bonne nouvelle.


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Nous inclinons à désigner la démocratie comme le meilleur régime, mais de nombreux facteurs remettent cette position en cause. S'il s'agit d'un meilleur régime relatif et non pas absolu, le meilleur régime varie de forme selon le lieu, l'époque, et les finalités visées : le meilleur régime doit-il viser avant tout à maintenir l'ordre social, à encourager le progrès technique, le progrès social, l'accumulation de richesses, le bien-être, la vertu, la liberté et le bonheur du plus grand nombre, l'égalité ? Par ailleurs, si on divise les régimes en catégories, on voit que les concepts de république, de démocratie, de monarchie, voire de dictature au sens moderne recouvrent des réalités très différentes. Ainsi, entre la Première République, avec d'ailleurs des subdivisions intérieures entre la Terreur, la Convention, le Directoire, la IVe République et la Ve, entre la république américaine et la française, voire la " République populaire de Chine ", la monarchie anglaise et la monarchie saoudienne, les différences sont immenses.


D'un autre côté, si nous disons qu'il n'existe pas de régime meilleur qu'un autre autrement qu'en fonction de circonstances particulières, nous risquons de tomber dans le relativisme cynique, dans le " tout se vaut ", et finalement dans le nihilisme. On voit donc que la question pose problème.


1) Plus de liberté, et donc de possibilité de bonheur, pour un plus grand nombre de personnes. Moins de mécontentement puisque chacun peut donner son avis à l'occasion du vote et peut espérer voir son parti l'emporter. La périodicité des élections apaise les querelles en les limitant au champ politique, à celui du dialogue, en permettant le changement politique.


2) En même temps, les conséquences morales en sont que tous les êtres humains devraient avoir accès à ce type de régime politique le plus à même à assurer le bonheur du plus grand nombre. Illusion ou réalité, l'expérience semble dessiner un sens de l'histoire, une " destinée manifeste " de la démocratie à triompher partout, encore davantage avec l'échec des alternatives extrêmes totalitaires au XXe siècle. Ne restent alors, hormis les démocraties, que des régimes plus ou moins autoritaires destinés à rejoindre tôt ou tard le meilleur régime possible dans le meilleur des mondes. Si cette question soulève des enjeux politiques, c'est que ce prosélytisme de la démocratie a des conséquences politiques réelles, par exemple dans la politique américaine visant depuis les Pères Fondateurs à montrer à la planète l'exemple d'un nouveau monde élu par Dieu et dont il faudrait selon certains propager la bonne nouvelle.


3) Cependant, la transition vers le meilleur régime idéal peut se passer de telle façon que le meilleur régime souhaité n'arrive jamais et que le régime précédent se pare soudain de vertus insoupçonnées face au chaos de " l'interrègne " (on peut se poser la question au vu de la situation actuelle irakienne, même s'il faut voir les choses évoluer). Il peut paraître alors plus prudent de préférer un régime aux fondements illégitimes mais qui de par sa stabilité et son caractère tout de même mesuré acquiert une légitimité : argument de Pascal (Pensées, légitimité de la transmission héréditaire : (LG 87) : " Le plus grand des maux est les guerres civiles. Elles sont sûres si on veut récompenser les mérites, car tous diront qu'ils méritent. Le mal à craindre d'un sot qui succède par droit de naissance n'est ni grand, ni sûr. " (Pascal a vécu la Fronde et l'exemple de la Révolution anglaise et de la guerre civile) : en Iraq, le problème se pose maintenant, de même qu'il s'est posé en Iran où la dictature moderniste du Shah a mené à celle des ayatollahs: Montaigne critique ainsi (Essais, III, 9) " ceux qui pour décrasser effacent, qui veulent amender les défauts particuliers par une confusion universelle et guérir les maladies par la mort ".


4) En outre, la démocratie n'est pas forcément valable partout : cela dépend de l'époque, du lieu, des cultures, il existe un long et nécessaire apprentissage de la démocratie : l'export de la démocratie occidentale dans des pays qui n'ont pas eu la même histoire pose problème. La démocratie n'était ainsi concevable pour les Anciens que dans le cadre de la cité et d'un nombre restreint de citoyens permettant un suffrage direct ; c'est ainsi que Rousseau, dans Le Contrat Social, réserve le régime démocratique aux petites cités-Etats comme Genève, sa ville natale, tandis que l'autoritarisme convient mieux à d'immenses pays comme la Russie, qui sans cela ne pourrait conserver sa cohésion territoriale.


1) De nombreux dictateurs affirment que leur pays n'est pas mûr pour la démocratie ou accusent d'impérialisme l'Occident qui voudrait imposer sa domination et ses valeurs sous prétexte qu'elles seraient universelles. Il n'est par ailleurs pas faux de dire que parfois, la démocratie, fragile, mal installée, mal enracinée, représente un plus grand danger sur le long terme que certains régimes autoritaires (ainsi, en Algérie, au Pakistan, même s'il s'agit d'un cercle vicieux : ces dictatures se sont distinguées davantage par leur corruption et leur inaction que par leur action en faveur de leurs peuples, ce qui a amené ceux-ci à se tourner vers l'islamisme, celui-ci servant à son tour (en Algérie après les élections de 1991 et la victoire du FIS, ou au Pakistan avec l'installation du général Mousharraf à la tête du pouvoir) à justifier le maintien ou l'instauration de dictatures et à mettre en parenthèse la démocratie.



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09/01/2013


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Français


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