Exposé Citoyenneté et obéissance

Publié par : Saywhat

Exposé Citoyenneté et obéissance La politique peut être comprise comme de la délibération (l’exercice de sa liberté en tant que citoyen) et du commandement (dont la conséquence est l’obéissance). La démocratie se veut l’histoire de l’équilibre entre les deux. Si elle n’est, en effet, que délibération, elle se perd en parole (critique gaulliste), et si elle n’est que commandement, elle devient autoritaire.Toute la difficulté est alors de subtilement agencer les deux contradictions sans que l’une prenne le pas sur l’autre et la détruise


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Mais c'est Rousseau qui donne à la citoyenneté ses fondements philosophiques modernes, la reliant à la théorie de la participation volontaire. Nous verrons que le citoyen, dans le Contrat Social, est l'individu libre et autonome, qui élabore ou prend part à l'élaboration de la loi à laquelle il obéit : " L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.". (Livre I, chap. 8)


Le paradoxe du citoyen est d'être à la fois un homme libre, détenteur de droits civils et politiques : il jouit des libertés individuelles, la liberté de conscience et d'expression, de la liberté d'aller et venir, il peut participer à la vie politique et être candidat à toutes les fonctions publiques, etc. En revanche, il a l'obligation de respecter les lois, de participer aux dépenses collectives en fonction de ses ressources et de défendre la société dont il est membre, si elle se trouve menacée. Comment le peuple accepte-t-il la domination d'une minorité ? Comment exercer son libre-arbitre face au devoir d'obéissance ? Dans quelle mesure est-il possible au citoyen de refuser cette obéissance apparemment consentie ?


La politique peut être comprise comme de la délibération (l'exercice de sa liberté en tant que citoyen) et du commandement (dont la conséquence est l'obéissance). La démocratie se veut l'histoire de l'équilibre entre les deux. Si elle n'est, en effet, que délibération, elle se perd en parole (critique gaulliste), et si elle n'est que commandement, elle devient autoritaire.


Notre démocratie moderne est fondée sur un régime représentatif. Le gouvernement représentant le peuple (ses intérêts, sa volonté, etc.) les actions du gouvernement sont au sens fort du terme autorisées par le peuple. Par conséquent lorsque le gouvernement me commande quelque chose, c'est que je l'ai autorisé en principe à m'adresser ce commandement. On pourrait dire que je commande à moi-même par l'intermédiaire du gouvernement. Finalement, je n'obéis qu'à moi-même. La séparation représenté-représentant permet de contourner la nécessité apparemment incontournable de la relation commandement-obéissance. Là où la liberté ancienne s'organisait autour de l'alternance (alternance gouvernant gouverné dans une démocratie directe), la liberté moderne s'organise autour de la représentation.


Le pari utopique du Contrat Social est de trouver une forme d'association où chacun n'obéit qu'à lui-même : " Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution. " La citoyenneté supposerait un pacte social, plus ou moins explicité, liant les mêmes citoyens d'une collectivité : " Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout. " (du Contrat Social) Mais du fait que la volonté générale est inaliénable et indivisible, elle ne peut aucunement se déléguer et doit rester au peuple dans sa totalité. Et si obéissance il y a d'un peuple à son chef, cette obéissance reste fondée sur la légitimité de ce chef, qui n'est autre que sa propre subordination à la volonté générale elle-même.


Ce qui met en mouvement le jeu politique, le mécanisme citoyen, ce sont les voeux, volontés, désirs et craintes des sociétaires. Or le problème réside justement dans le fait que ces voeux sont hétérogènes. Comment dans ce cas justifier l'obéissance des uns à une majorité qui n'est pas la leur, en dehors du pari associatif évoqué plus haut ?


Car la citoyenneté est aussi le principe de la légitimité politique. Le citoyen n'est pas seulement un sujet de droit individuel. Il est détenteur d'une part de la souveraineté politique. C'est l'ensemble des citoyens, constitués en collectivité politique ou en " communautés des citoyens ", qui, par l'élection, choisit les gouvernants. C'est l'ensemble des citoyens qui est à la source du pouvoir et qui justifie que les décisions prises par les gouvernants soient exécutées. C'est l'ensemble des citoyens qui contrôle et sanctionne l'action des gouvernants issus de l'élection.



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Date :

09/01/2013


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Français


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4


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Tags : Exposé, Sciences Po, citoyenneté, obéissance
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