Marx : Le dix-huit Brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte |
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Marx : Le dix-huit Brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte
Le 18 Brumaire revient sur l'incapacité qu'a eu la bourgeoisie de jouer " son rôle historique ". Menés par leurs intérêts de classe et par leur " religion de l'ordre ", les partis au pouvoir ont progressivement retourné les armes contre eux-mêmes (successivement en rompant avec le pouvoir exécutif tout en le ménageant, en échouant à mettre l'armée de son côté, en ne parvenant à mobiliser les masses et en se séparant d'elle finalement par la suppression du suffrage universel). Par ailleurs, la bourgeoisie n'a pas, dans la rue, joué son rôle historique d'avant-garde éclairée. En effet, Marx soutient en fin d'ouvrage que le prolétariat ne pouvait se soulever sans l'aide de la petite bourgeoisie. La bourgeoisie s'est donc sabordée sur le plan politique et historique en laissant la place au représentant de la " canaille parisienne ", Louis-Napoléon Bonaparte.
Louis-Napoléon Bonaparte naît en 1808 (et meurt en 1873), il est le neveu de Napoléon Ier. La Révolution de Février 1848 fait basculer le monarchie de Juillet et rétablit le suffrage universel (que l'on supprimera cependant en 1850). En Juin 1848, une révolte a lieu de nouveau et est sévèrement réprimée par le gouvernement provisoire menée par les républicains radicaux et leur représentant Ledru-Rollin. Louis-Napoléon profite du chaos pour être élu président de la IIe République car c'est " le seul candidat dont le nom soit connu des ruraux " (Universalis).
Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon mène un coup d'État contre l'Assemblée. Quelques jours après a lieu un plébiscite qui approuve le prince-président par plus de 7 millions de voix contre moins de 600 000. Les républicains ne parviennent pas à soulever le peuple car les ouvriers se souviennent des journées sanglantes de 1848 : c'est en effet la République qui les avait massacrés, pourquoi alors la défendre ? Louis-Napoléon promet de rétablir le suffrage universel supprimé 2 ans auparavant, ce qu'il fait effectivement mais établit une Constitution dans laquelle il s'attribue les pouvoirs d'un dictateur. Au cours de l'année 1852 il prépare l'opinion à la restauration de l'Empire qui est approuvée par le peuple la même année grâce à un plébiscite encore unanime. Toutefois, l'analyse de Marx s'arrête en février 1852, avant que l'Empire ne soit restauré.
Février mai 1848. C'est une période confuse qui fait suite à la révolution de février. Elle est dominée par un gouvernement provisoire où toutes les décisions et les forces en action n'auront en effet qu'un caractère provisoire. Après les barricades de février, selon Marx, la République semblait chose naturelle. Les prolétaires fondaient de grands espoirs sur la mise en place d'une " république sociale " mais " les anciennes puissances s'étaient [déjà] groupées, rassemblées, ressaisies ; et elles trouvaient un appui inattendu dans la masse de la nation, chez les paysans et les petits-bourgeois, qui se précipitaient tout à la fois sur la scène politique, dès que furent tombées les barrières de la monarchie de Juillet ". Le prolétariat s'est vu ainsi usurper le pouvoir qu'il avait conquis lui-même par les armes.
Mai 1848 mai 1849 : la période de la constitution de la République ou de l'Assemblée Nationale constituante. Cette éviction des prolétaires de la scène politique engendre l'émergence d'une " république bourgeoise " dont l'Assemblée est élue par des élections nationales. Blanqui et ses camarades, " les véritables chefs du parti prolétarien " sont évincés. L'insurrection de juin est alors un moyen violent pour les prolétaires de reprendre un pouvoir qui leur est dû. Ils sont sévèrement réprimés par les hommes qui se réclament de la République. La République bourgeoise l'emporte car elle a avec elle la garde nationale, les bourgeois, le clergé et la population rurale (tout le monde en somme sauf le prolétariat industriel). Pour Marx, l'insurrection de juin a révélé qu'en Europe le problème n'était pas de choisir entre république ou monarchie, car la " république bourgeoise est ici synonyme de despotisme illimité d'une classe sur l'autre classe. " En juin 1848, c'est le " parti de l'ordre " constitué de toutes les classes et de tous les partis qui s'est élevé contre la classe prolétarienne " considérée comme le parti de l'anarchie, du socialisme, du communisme.
Une forte coalition royaliste (" le parti de l'ordre ") composée de légitimistes, d'orléanistes et de représentants bonapartistes fait face à des " républicains purs ", très peu nombreux (comme Cavaignac) et à la " Montagne ", parti social-démocrate constituant le grand parti d'opposition et qui, pour aller vite, représentait l'idée de République face à la réaction. Toutefois, les luttes intestines au sein du parti de l'ordre (pour savoir quel candidat prétendant au trône pourrait sortir vainqueur) et une certaine avancée des républicains radicaux au sein de la population rurale, pouvaient laisser penser le 28 mai 1849 que la Montagne pourrait remporter la campagne. Mais " quinze jours plus tard, elle avait tout perdu, même l'honneur ".
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