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Groupes et sociabilité de Baechler |
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Fiche de lecture : Groupes et sociabilité de Baechler Débutons par un exemple : soit la société française. On lui retranche tout ce qui relève de la sodalité et la sociabilité. Le reste correspond « au fait que tout cela tienne ensemble et à la manière dont cela tient. » Soit dans cet exemple la « nation » française, qui est nommée par Baechler une morphologie. La socialité désigne donc les morphologies. Pour clarifier ce terme, il suffit de le rapprocher de la notion de « solidarité sociale » chez Durkheim. Plus précisément, on peut définir une morphologie comme « les principes de cohérence et de cohésion qui cimentent les individus et les groupes, et leur permettent de se perpétuer comme sociétés humaines. » La cohérence recouvre la dimension objective du phénomène, la cohésion sa dimension subjective (passions, représentations, intérêts...). Il trois exemples : la tribu, la féodalité, et la nation.
" On parle de sociabilité dès lors que l'on envisage les relations que peuvent entretenir des individus et des groupes, du moment que ces relations ne résultent pas dans la formation d'un groupe susceptible de fonctionner comme unité d'activité. " On peut parler de sociabilité intra-groupe lorsque des individus nouent des relations (dont une partie n'a pas de rapport direct avec les fins du groupe) à l'intérieur de chaque groupe. On peut aussi envisager les relations établies d'individus à individus et de groupes à groupes.
Ce paragraphe s'ouvre sur la définition précise du terme " réseau ", qui " devrait désigner, en toute rigueur, l'ensemble des liens établis entre des personnes, et non, comme l'usage s'en est imposé, l'ensemble des personnes avec qui l'individu interrogé est en contact. " Une telle restriction de sens est nécessaire pour une raison pratique : il est extrêmement difficile de réunir des données empiriques sur les relations d'un seul individu. Une enquête qui se voudrait exhaustive ne pourrait selon l'auteur dépasser le seuil de la centaine de personnes : il faut donc se cantonner à l'étude de petits groupes (cf. ethnographie). Alain Degenne4 note que cette difficulté pourrait être en partie résolue en prenant en compte non plus les relations entre individus
Michel Forsé note que " les relations qu'une personne entretient avec les autres sont de type varié. " Aller au-delà de la description sociographique consisterait donc à s'interroger sur les principaux facteurs qui affectent la sociabilité-réseaux des acteurs. Forsé " parvient à la conclusion que le " cycle de vie " est un facteur déterminant
Baechler reprend par la suite quelques résultats de l'enquête " Contacts " conduite par l'INSEE de 1982 à 1983 analysée par Héran6. L'enquête consiste à soumettre un échantillon représentatif de ménages français à un premier questionnaire sur leurs relations de voisinage, leurs adhésions à des associations, leurs sorties ; après quoi, un carnet leur était confié pendant une semaine, où ils devaient noter tous les gens qu'ils rencontraient ; enfin un second questionnaire portait sur les relations de travail, de parenté et d'amitié. Les résultats montrent que les comportements de sociabilité restent marqués par le partage traditionnel des rôles entre sexes, i.e. aux femmes les relations avec les proches.
L?âge mur, et de la parenté pendant la vieillesse. Point plus intéressant : il apparaît que les réseaux auxquels les individus sont intégrés, d'amitié, de travail, de parenté et de voisinage s'additionnent et font bénéficier certains d'une densité de sociabilité plus grande que d'autres7.
Baechler note qu' " il a toutes les apparences d'un capital culturel dont la gestion réussie dépend de l'assimilation d'une culture qui retient la sociabilité dans ses valeurs privilégiées. "
Baechler reprend à titre d'application les développements de Granovetter (1973) sur la force des liens faibles, thèse que vous connaissez tous par coeur, donc inutile de la résumer ici. L'analyse de l'étranger par Simmel recouvre la même problématique. L'étranger, parce qu'il combine proximité et éloignement, est un élément particulier du groupe : il peut percevoir comme culturel ce qui apparaît à tous comme naturel et n'est pas partie prenante des conflits qui peuvent affecter son milieu d'accueil. D'un autre côté, les rapports avec l'étranger sont abstraits : avec les membres du groupe dont nous relevons, nous formons un ensemble plus concret (plus de points communs) que l'ensemble formé avec les étrangers. En poussant le raisonnement à l'extrême, on peut dire que le seul sentiment commun est celui de faire partie de la même espèce biologique (au-delà, l'étranger tombe hors de la l'humanité), ce qui limite d'autant les possibilités de sociabilité communes. Dans ce cas en effet, ce qui ressort n'est pas le semblable mais le différent (au sens différence de pays, de race...).
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