Pensées de Pascal (Fiche de lecture)

Les hommes ont voulu comprendre les principes des choses jusqu'à connaitre le tout avec un infini orgueil, mais un homme n'est rien dans l'infini et ne peut comprendre les principes des choses en totalité. Il se situe entre le néant et le Tout, et doit reconnaitre sa portée limitée. Le néant et le Tout ne se retrouvent qu'en Dieu, toute-puissance et siège de la réalité de toute chose.

L'homme n'est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soi-même et à l'égard des autres. Il ne veut pas qu'on lui dise la vérité, il évite de la dire aux autres ; et toutes ces dispositions, si éloignées de la justice et de la raison, ont une racine naturelle dans son coeur. (p. 59)

La condition humaine se compose d'inconstance, d'inquiétude et d'ennui. C'est une condition malheureuse à laquelle l'homme tente vainement d'échapper à travers le divertissement (le jeu, la guerre, les femmes, etc.). La mort, la misère et l'ignorance sont ignorées puisqu'inguérissables et rendant malheureux. Le divertissement est la seule chose qui nous console de nos misères.

Il faut se soumettre ostensiblement à Dieu et l'attendre à l'extérieur pour qu'il nous visite à l'intérieur. Il soumet notre âme naturellement sans art et sans argument. Tout le raisonnement se réduit à céder au sentiment ; puisque la religion est mystérieuse et surnaturelle, elle ne peut se soumettre à la raison. L'impossibilité de prouver l'existence de Dieu par la raison ne prouve rien d'autre que la faiblesse de notre raison. Les premiers principes se sentent et viennent du coeur ; les hommes qui ont la disposition de la religion dans le coeur n'ont pas besoin de plus pour comprendre qu'il faut aimer Dieu et ne haïr que soi-même. Dieu incline lui-même à croire, il n'en faut pas d'avantage pour être persuadé.

La justice devrait être la même pour tous les États du monde et dans tous les temps puisqu'elle n'est pas dans les coutumes, mais dans les lois naturelles. Or tout branle avec le temps, et selon le bon vouloir des rois et des dictateurs. Les puissances s'établissent selon les fantaisies du moment ; c'est pourquoi, il n'y a pas de constance dans la loi et la justice. Aussi le peuple prend-il l'antiquité des coutumes comme une preuve de leur vérité, ce qui explique la fausseté de ses opinions. Les actions de l'homme sont gouvernées par la faiblesse, la concupiscence et les rapports de force.

La pensée est grande par sa nature, mais basse par ses défauts : la pensée est aisément manipulable, on peut prouver toujours tout et son contraire. L'homme sans Dieu est donc dans l'ignorance de tout et dans un inévitable malheur car il ne peut s'assurer d'aucune vérité alors qu'il le voudrait.

La religion nous apprend que par un homme (le péché originel), la liaison entre l'homme et Dieu a été rompue, puis qu'elle a été rétablie par le Christ : ce dernier est le médiateur rendant possible la communication avec Dieu. Les prophéties sont des preuves solides de l'existence de Jésus-Christ.