Britannicus de Racine (Fiche de lecture)

Néron déclare son amour à Junie. Celle-ci, étonnée, lui confie qu'elle mesure la grandeur de l'honneur mais qu'elle n'est pas faite pour la vie de cour. De plus, elle aime Britannicus. Néron lui fait le chantage suivant : dans quelques instants, Britannicus viendra lui rendre visite ; elle devra alors lui faire comprendre qu'elle rompt avec lui, éventuellement en gardant le silence, sinon Britannicus mourra (v.664-674). Néron se cache pour regarder la scène.

Britannicus arrive donc auprès de Junie. Celle-ci, sachant que Néron les espionne, se tait ou répond par de froides allusions aux élans de son fiancé. Britannicus, inquiet, se met à douter de la fidélité de Junie et s'en va. Lorsque Néron sort de sa cachette pour adresser la parole à Junie, celle-ci se retire pour pleurer.

Burrhus, qui s'est rendu compte de l'ampleur de la rancune d'Agrippine envers son fils, conjure Néron de renoncer à Junie pour éviter tout risque de trouble, mais celui-ci refuse de l'écouter. Face à son maitre, Burrhus se sent alors impuissant (" Cette férocité que tu croyais fléchir / De tes faibles liens est prête à s'affranchir. ", v.801-802).

Agrippine craint pour sa situation ; elle voit en Junie la rivale qui lui ôtera sa place auprès de son fils (" C'est à moi qu'on me donne une rivale / Bientôt (...) / Ma place est occupée, et je ne suis plus rien ", v.880-882). Pendant ce temps, Britannicus a rallié à sa cause la moitié du Sénat pour tenter de s'opposer à Néron (v.895-905).

Junie a pu s'échapper un instant de sa prison. Elle en profite pour faire savoir à Britannicus que l'empereur l'avait obligée à se taire lorsqu'il était venu la voir. Les deux fiancés se réconcilient, mais Néron les surprend en pleine effusion de tendresse. Avec élégance, il leur fait comprendre qu'il est tout-puissant (v.1025-1036), puis, il fait arrêter Britannicus et ordonne à ses gardes de ramener Junie dans ses appartements. Enfin, il met Agrippine sous surveillance et menace Burrhus, qui tente de le ramener à la raison.

Agrippine rappelle à Néron que c'est grâce à elle qu'il a pu devenir empereur (v.1115-1122). Elle l'accuse d'ingratitude. En guise de réaction, dans un premier temps, Néron soupçonne sa mère de comploter avec Britannicus, puis, dans un second temps, il semble touché par ses arguments. Il se dit alors prêt à se réconcilier avec Britannicus.

Cependant, Agrippine s'étant retirée, Néron confie à Burrhus qu'il n'a pas changé d'avis. Il est toujours décidé à éliminer Britannicus et à se débarrasser, en prime, de sa mère. Burrhus l'exhorte alors à suivre le chemin de la vertu et à ne pas fonder son pouvoir sur le crime (v.1337-1385). Cette fois, Néron semble sincèrement touché par les paroles de son conseiller et est disposé à se réconcilier avec Britannicus, ainsi qu'avec sa mère.