Manuscrit trouvé dans une bouteille d'Edgar Allan Poe (Fiche de lecture)

Il hèle un vieux Suédois qui s'est embarqué en même temps que lui et s'aperçoit qu'ils sont les deux seuls survivants. Le bateau est très endommagé, mais le chargement est intact. Les deux hommes se nourrissent de sucre tiré à grand-peine de la cargaison. Le plus gros de la tempête est passé, mais les reprises de vent sont violentes et, pendant cinq jours et cinq nuits, le bateau fait route à grande vitesse vers la Nouvelle-Hollande (actuelle Tasmanie). Le narrateur craint qu'il ne s'échoue sur les côtes.

Le cinquième jour, le froid s'intensifie et le soleil ne fait qu'une courte apparition dans le ciel, vers midi, avant de disparaitre dans l'océan. Le bateau navigue dans " un noir désert d'ébène liquide " (p. 115). Les deux hommes, réfugiés en haut d'un mat, sans cesse assaillis par d'énormes vagues, sont désespérés. Le narrateur se prépare à sa mort, qu'il croit proche. Il est persuadé qu'ils sont descendus très bas vers le sud et s'étonne donc de ne pas trouver d'icebergs.

Soudain, le narrateur voit " un spectacle qui [lui] gla[ce] [le] sang " (p. 116) : un navire gigantesque apparait, éclairé par une lumière rouge, juché au sommet d'une crête d'écume. Ce bateau finit par glisser sur la pente, mais vient frapper celui du narrateur, qui se trouve projeté dans l'énorme embarcation.

Suite à cet épisode, le narrateur se ménage une cachette dans le navire et voit passer un homme d'une extrême vieillesse, à la fois faible et digne. Il se sent parfaitement étranger à ce nouveau monde : " Un sentiment pour lequel je ne trouve pas de mot a pris possession de mon âme " (p. 117), ce qui est un supplice pour son esprit rationnel. Décidé à ne pas quitter sa cachette, bien qu'il se soit rendu compte qu'il passait inaperçu aux yeux de tout l'équipage (" ce monde-là ne peut pas voir ", p. 118), il décide de tenir le journal de bord de son aventure à l'aide de papier et de plumes qu'il se procure dans la cabine du capitaine, sous les yeux de ce dernier. Il jettera ensuite le manuscrit à la mer, enfermé dans une bouteille.

Inspectant le bateau, il découvre que celui-ci est d'un modèle inconnu et fait de matériaux disparates, d'époques différentes, qui lui rappellent " le souvenir de vieilles légendes étrangères et de siècles très anciens " (p. 118). Il avise également une petite voile portant l'inscription : DECOUVERTE. En se glissant parmi un groupe de marins qui ne semblent pas le remarquer, il s'aperçoit qu'ils sont tous très âgés et entourés d'instruments mathématiques obsolètes.