Les Confessions (livres I-IV) de Rousseau (Fiche de lecture)

Jean-Jacques débute une vie itinérante ; il erre dans les environs de Genève et ne cesse de s'extasier devant une nature si belle. Il fait la connaissance de M. de Pontverre, un prêtre bienveillant qui lui conseille de se rendre à Annecy chez une certaine Mme de Warens. Le jeune adolescent de seize ans s'exécute, bien loin de se douter combien cette rencontre sera déterminante pour lui. Cette femme, pour qui il avoue avoir ressenti un amour instantané, l'envoie à l'hospice des catéchumènes de Turin, où il est victime d'un abus sexuel commis par un Maure. Une fois converti au catholicisme, il quitte l'hospice sans regrets.

Vagabondant cette fois-ci à travers les rues de Turin, il fait la connaissance de Mlle de Basile, avec qui il vit un amour bref et platonique, puis celle-ci lui trouve une place de laquais auprès de la comtesse de Vercellis. Toutefois, en vrai chenapan, Jean-Jacques vole un ruban et accuse effrontément Marion, la servante, d'avoir commis ce vol. Désarçonnée, la pauvre fille fond en larmes, et son apparente faiblesse lui fait tort face à l'" audace aussi diabolique " de Rousseau. Finalement, ils sont renvoyés tous les deux et Jean-Jacques repart sur les routes de son destin.

La vigueur de son jeune âge alliée à l'oisiveté qu'il connait en retournant chez son ancienne hôtesse amène Jean-Jacques à pratiquer l'exhibitionnisme. A la recherche d'un nouveau foyer, il rend de temps en temps visite à M. Gaime, un abbé savoyard. Au fil de leurs échanges, Rousseau se découvre et réfléchit sur tout un tas de notions philosophiques. Puis grâce au compte de la Roque, il devient laquais dans une maison de grande renommée, chez le comte de Gouvon. D'abord déçu de jouer à nouveau les serviteurs, Jean-Jacques se fait remarquer pour son intelligence et devient alors le secrétaire de ce dernier. Mais malgré cette nouvelle fonction et sa bonne entente avec le comte, il n'a qu'une idée en tête : retrouver Annecy... et Mme de Warens. Il se fait congédier, puis se rend chez elle à l'improviste.

Malgré les craintes du jeune homme, Mme de Warens l'invite à rester vivre chez elle. C'est le début d'une longue et tendre complicité. Lors d'un séminaire sur la musique, il rencontre M. Le Maître, un musicien avec qui il part plus tard à Lyon. Epileptique, ce dernier est pris d'une crise terrible en pleine rue. Cédant à la panique, Rousseau l'abandonne et s'enfuit lâchement.

De retour à Annecy, Rousseau cohabite avec M. Venture. Il pense beaucoup à Mme de Warens, d'autant qu'il ignore où elle se trouve. Puis il décide de partir enseigner la musique à Lausanne, alors qu'il n'y connait rien. Il trouve refuge dans l'auberge de M. Perrotet, auprès duquel il se fait passer pour un compositeur/professeur de musique à la recherche d'un public. L'aubergiste lui promet de lui trouver quelques étudiants. Et rapidement, Jean-Jacques devient " maitre à chanter, sans savoir déchiffrer un air " (p. 98). Cependant, après un concert désastreux où les rires moqueurs du public se mêlent à l'indignation, il craque et avoue son imposture à l'un de ses symphonistes. Le soir même, tout Lausanne est au courant de sa supercherie, et peu fier, il quitte la ville.

Lors d'une halte à Soleure, il rencontre le marquis de Bonac qui l'héberge et l'emploie, avant de l'aider à partir pour Paris. Finalement déçu par l'idée qu'il se faisait de la capitale, Jean-Jacques ne peut s'empêcher de regagner Annecy lorsqu'il apprend le retour de Mme de Warens. Toujours aussi bienveillante à l'égard de son protégé, cette dernière lui trouve une place de secrétaire auprès du roi de Piémont-Sardaigne. Une nouvelle vie commence pour Rousseau.

Sa mère, Suzanne Bernard, fille du ministre Bernard, est une citoyenne vivant de fait dans des conditions sociales plutôt aisées. Isaac Rousseau, lui, est horloger de métier et issu d'une famille bien plus modeste. Pour cette raison, il mettra un certain temps avant de réussir à épouser Suzanne, dont il est éperdument amoureux, et qu'il connait depuis l'âge de huit ans. De leur amour réciproque naitront deux enfants ; un premier fils, François, puis sept ans plus tard un second, Jean-Jacques. Mais Suzanne cède à un destin tragique et meurt sept jours après la naissance de son dernier. Dévasté par le deuil, le père de Jean-Jacques ne s'en remettra jamais, faisant porter à son insu le poids d'une double culpabilité à son fils. Pour échapper à la triste réalité, Isaac choisit de s'évader à travers les livres laissés par Suzanne. Il embarque Jean-Jacques dans ses voyages littéraires, et une tendre complicité nait entre père et fils. Toutefois, celle-ci prend fin assez rapidement, puisqu'à la suite d'une dispute avec M. Gautier en 1722, Isaac s'exile à Genève laissant Jean-Jacques sous la tutelle de son oncle, Gabriel Bernard.