Au bonheur des ogres de Daniel Pennac (Fiche de lecture)

Le 24 décembre, une bombe explose dans le Magasin où Benjamin Malaussène exerce la fonction de bouc émissaire (il subit les récriminations des clients à la place de la direction). La panique s'empare du Magasin, mais la bombe n'a fait qu'une victime. Rentré chez lui, Benjamin reçoit un coup de téléphone de sa soeur Louna, qui hésite à se faire avorter, puis de sa mère, qui lui a laissé la responsabilité de ses frères et soeurs Clara, Thérèse, Jérémy et Le Petit. Il raconte à ces derniers une version romancée de l'attentat avant de les mettre au lit. Le 25, Benjamin reçoit la visite de l'inspecteur Caregga et prépare déjà une version romanesque de l'entrevue à raconter à ses frères et soeurs. La famille Malaussène fête Noël.

Le 26, Benjamin retourne au Magasin, où le directeur Sainclair harangue ses employés. Il préfère discuter avec Théo, son ami homosexuel responsable du rayon bricolage, qui laisse ses " petits vieux " jouer toute la journée avec des outils. L'après-midi, Benjamin fait retirer sa plainte à un culturiste dont la fiancée a été envoyée à l'hôpital pour cause de literie défectueuse. Déprimé, il rentre chez lui. Après une dispute téléphonique avec Louna, il sort promener son chien Julius dans Belleville et boire un thé chez son vieil ami Amar. Alors qu'il continue son récit aux enfants, sa soeur Thérèse déclare que l'astrologie rendait la mort provoquée par la bombe inévitable. Quelques jours après, Benjamin vient à la rescousse d'une voleuse à l'étalage quand une seconde bombe explose tout près de lui, tuant deux personnes.

Rendu sourd par l'explosion, Benjamin assiste, détaché, à la panique. Il ramène chez lui la voleuse, qu'il surnomme Tante Julia. Celle-ci expose ses théories sur les performances sexuelles à travers le monde, ce qui paralyse Benjamin au moment de leurs ébats. La tribu Malaussène fait irruption dans la chambre de Benjamin, accompagnée de Théo et de plusieurs travestis du Bois de Boulogne. Une fête s'ensuit, au cours de laquelle Thérèse impressionne un Brésilien par son don de voyance. Benjamin est interrogé par le commissaire Coudrier, chargé de l'enquête sur les bombes du Magasin. Le commissaire est très intéressé par le métier de Benjamin.

Benjamin est pris d'une crise de surdité durant une assemblée de l'intersyndicale du Magasin. Déambulant dans le Magasin, il retrouve le veilleur, Stojilkovitch. Après une partie d'échecs avec celui-ci, Benjamin sort du magasin en passant par le rayon des jouets. Son chien Julius y fait une crise d'épilepsie. Benjamin est convoqué par Sainclair, mécontent que le commissaire Coudrier soit au courant de son travail de bouc émissaire. À la maison, Julius ne se remet pas de sa crise. Thérèse déclare que la seconde bombe était elle aussi inscrite dans les astres.

Benjamin propose à Tante Julia, qui est en fait journaliste, d'écrire un article sur son métier de bouc dans l'espoir d'être ensuite renvoyé du Magasin. Tante Julia emmène Benjamin assister à une conférence anti-avortement donnée par le professeur Léonard. Alors que Julia et Clara préparent l'article, Benjamin est félicité pour son zèle au travail. Ses crises de surdité persistent. Une troisième bombe explose dans le photomaton du Magasin, à quelques pas de Théo et Benjamin. Julius est guéri.

Benjamin est agressé par des collègues du Magasin qui le croient à l'origine des bombes. Il est secouru par la police et amené chez le commissaire Coudrier. Benjamin retrouve ensuite chez lui Théo, qui a découvert dans les ruines du photomaton une photographie d'un enfant tué par le professeur Léonard (victime de la troisième bombe). Théo, estimant que Léonard méritait la mort, refuse de donner cette photo à la police. Benjamin s'emporte contre Thérèse qui soutient que le professeur Léonard était la réincarnation d'Aleister Crowley. Benjamin reprend le travail, qui lui pèse. Stojilkovitch émet l'idée que les bombes visent des victimes bien précises.

Benjamin imagine, pour les enfants, la capture du poseur de bombes par le commissaire Coudrier. Clara trouve la photo du professeur Léonard et remarque plusieurs détails : il y avait d'autres personnes et un chien en pleine crise d'épilepsie, et la photo a été prise dans le Magasin dans les années 1940. Théo refuse de donner la photo à la police, persuadé que le scandale sera étouffé par les familles haut placées des " victimes ", qui devaient probablement s'en prendre à des enfants orphelins.