Le Prince de Machiavel (Fiche de lecture)

Machiavel aborde le cas des princes qui obtiennent une principauté par la violence. Il ne s'oppose pas à son usage, mais explique qu'il faut la concentrer : " les violences, on doit les commettre toutes ensemble, afin que, comme on les goûte moins, elles soient moins douloureuses. " (p. 44).

Machiavel analyse enfin le cas des principautés civiles où le prince obtient le pouvoir grâce au peuple. Le prince doit alors trouver un équilibre pour garder la bienveillance de son peuple tout en prenant conseil auprès des grands. L'auteur insiste sur un point important : " il est nécessaire à un prince d'avoir le peuple pour ami " (p. 48), notamment en s'engageant à le protéger (p. 47). De plus, afin de maintenir l'équilibre, le prince doit faire en sorte de devenir indispensable.

Vu que l'état se fonde sur " les bonnes lois et bonnes armées " (p. 56), Machiavel s'intéresse aux dangers des troupes mercenaires car elles sont " désunies, pleines d'ambition, sans discipline, infidèles et pleine d'ardeur avec leurs amis mais lâches dès que paraît l'ennemi " (p. 56). Il les considère comme responsables de la situation italienne (p. 61).

Machiavel aborde un nouveau thème : la manière dont un prince doit se comporter avec ses sujets et amis. Il constate que " l'homme qui en toutes choses veut faire profession de bonté se ruine inéluctablement parmi tant d'hommes qui n'ont aucune bonté " (p. 70). Dès lors, le prince ne peut avoir toutes les qualités : il doit donc " apprendre à ne pas être bon " (p. 70-71) et fuir la mauvaise réputation.

Parmi les qualités, il traite d'abord de la générosité et de la parcimonie. Le prince ne doit pas craindre d'être considéré comme avare. Il doit en effet se montrer généreux uniquement avec ce qui ne lui appartient pas car " dépenser le bien des autres, en effet, ne nuit à rien à ta réputation, mais l'enrichit " (p. 74).