Un mâle de Camille Lemonnier (Fiche de lecture)

Le braconnier invite Germaine à la kermesse du dimanche. Pour avoir de quoi ripailler ostensiblement au bal, Cachaprès abat sans sourciller plusieurs animaux de la forêt. La vieille Duc et sa fille adoptive, qu'Hubert appelle Gadelette, lui permettent de vendre son gibier en ville sans être inquiété par les gardes.

À la kermesse, au milieu d'une paillardise générale, Hubert et Germaine se rapprochent. La nuit tombée, le braconnier emmène la jeune fille, qui suffoque en raison de la chaleur de la fête, dans la fraicheur de la nuit. En chemin, il colle sa bouche à la sienne. Mais elle se débat et rejoint ses amies. Toutes rentrent, les robes chiffonnées par les étreintes masculines.

Germaine garde de ce soir de kermesse une anxiété vague. Le lendemain est un jour de rêveries troublantes. Hubert vient s'excuser de sa violence de la veille. Elle est touchée par sa sincérité et son humilité. Il promet de ne pas recommencer, puis lui raconte sa vie dans la forêt et les ruses qu'il doit mettre en place pour échapper aux gardes. Ses récits piquent la curiosité de Germaine en qui coule le sang de Maucord. Le braconnier réussit à obtenir un rendez-vous. Dans deux heures, Germaine ira visiter la Cougnole, une vieille femme désoeuvrée vivant dans la forêt. Elle se rend chez elle de temps à autre pour lui apporter de quoi vivre. Ils se retrouveront là.

À chaque fois qu'elle retrouve Cachaprès, il l'oblige à répéter à plusieurs reprises son attachement à lui et se mortifie à l'idée qu'elle pourrait un jour ne plus l'aimer. C'est Germaine qui doit toujours annoncer le départ et rappeler la nécessité de rester prudent. Lui réagit avec colère et jalousie à ces heures de séparation.

Germaine est régulièrement en proie à des inquiétudes. Elle se dit déshonorée, malhonnête et honteuse. De brusques rappels de conscience la tourmentent, comme un reste de la vertu de sa mère. Le besoin d'amour prend pourtant le dessus et elle s'habitue à la complicité de la Cougnole lorsque celle-ci ferme la porte en les bénissant.

Cachaprès, s'apercevant de sa lassitude, fait des scènes. La jeune femme nie son ennui et, attendrie, console son homme. Mais ces retours de tendresse ne durent pas : elle voudrait espacer leurs rencontres. Cette passion l'étouffe. Lui aime comme un animal, au point de vouloir passer ses jours et ses nuits auprès d'elle.

Germaine et son frère, Mathieu, sont invités chez les Hayot. Un des fils du fermier se prénomme Hubert, comme Cachaprès. Elle le devine d'une éducation supérieure, et admire sa douceur et son mystère. Il a failli être prêtre, ce qui explique sans doute son ton caressant. Germaine est impressionnée.