Les Bienveillantes de Jonathan Littell (Fiche de lecture)

Année 1941. Le narrateur (Max Aue, lieutenant-SS (Obersturmführer)) est en Ukraine au sein d'une armée dont la mission est d'éliminer les éléments potentiellement dangereux derrière les lignes de front. Les actions s'appliquent principalement aux populations juives que l'on fusille systématiquement dans les forêts (pp. 81-87). Le 10 octobre, jour d'anniversaire du narrateur, celui-ci est promu, puis, à la fin de l'année, il est envoyé dans un sanatorium en Crimée pour se reposer (p. 175).

Débarqué la veille de Noël 1942 à Stalingrad où règne le chaos le plus confus, le narrateur retrouve Thomas, un vieil ami. Stalingrad est régulièrement frappée par des obus, la terre est tellement gelée qu'il est impossible d'enterrer les cadavres, les soldats sont infestés de poux et les soviétiques diffusent par haut-parleurs des messages de propagande et de la musique visant à déprimer les soldats allemands.

Entre deux coliques, il fantasme sur sa soeur, Una (p. 373). Un jour, un obus éclate, emportant Thomas qui se retrouve les tripes à l'air (p. 379). Rassemblant ses boyaux, celui-ci survit cependant miraculeusement. Progressivement, le récit bascule dans le fantastique. Le narrateur, pris d'hallucinations, aperçoit sa soeur dans une procession nuptiale fiancée à un nain.

À son réveil dans un hôpital à Berlin (au début de l'année 1943), on apprend qu'une balle a traversé la tête du narrateur durant une offensive russe. Suite à cet épisode, il est promu et décoré. En mars, il est invité par le Dr Mandelbrod (p. 414), un personnage influent qui a connu son père et son grand-père. Ensuite, il revoit sa soeur, Una, qui s'est mariée.

Le narrateur décide alors de partir en France pour rendre visite à sa mère et à son beau-père, Moreau. Sa rancune envers sa mère pour avoir quitté son père est énorme. Dans leur maison, il y a des jumeaux dont la présence l'inquiète. Un matin, en se levant, le narrateur retrouve Moreau tué à la hache et sa mère étranglée, tandis que les jumeaux ont disparu et que ses vêtements sont maculés de sang.

Grâce aux relations de Mandelbrod, le narrateur est affecté à l'état-major personnel du Reichsführer Himmler, patron de la SS. Il travaille alors sur l'Endlösung (la Solution finale). Envoyé en visite aux camps de Lublin et d'Auschwitz-Birkenau, le narrateur découvre la réalité des Lager (camps de concentration). Les Juifs sont concentrés dans des baraquements insalubres et soumis aux pires conditions d'hygiène. Quant aux inaptes au travail, on les gaze en leur faisant croire qu'ils vont à la douche (p. 562). Enfin, la corruption est omniprésente. De retour à Berlin, on le nomme à la tête d'un bureau spécialisé dans l'alimentation des camps (p. 586), le projet étant de favoriser la productivité des camps en augmentant légèrement les couts d'alimentation des Häftlinge (détenus).

Entretemps, un ordre du tribunal l'a déclaré libre de tout soupçon pour le meurtre de sa mère et de son beau-père, mais deux policiers, Clemens et Weser, s'entêtent à le pourchasser. Au début de l'année 1945, alors que la guerre parait perdue pour l'Allemagne, le narrateur se retire en Poméranie, dans le manoir du mari d'Una.