Un roman français de Frédéric Beigbeder (Fiche de lecture)

L'auteur a été élevé par sa mère après le divorce de ses parents. Il vivait au rez-de-chaussée d'un hôtel particulier dans une rue particulièrement calme bordée de platanes, à Neuilly-sur-Seine. Neuilly, dans son enfance, était trop propre, trop sécurisante et trop ennuyeuse (" Je suis né dans un univers clos, un ghetto de confort (...) ", p.104). Ils y ont vécu jusqu'à ce qu'ils subissent un déclassement social.

Claustrophobe, l'écrivain vit des heures pénibles. (" La sensation d'enfermement est un absolu de la torture (...) ", p.111). En garde à vue, le cerveau a tout le temps de se repasser en boucle ses tourments. Les interrogations existentielles finissent par entrainer la raison dans la folie.

La vie de son père ressemblait étrangement à la sienne : jet setter habillé avec classe et costumes de marque, riche, beau et la plupart du temps alcoolisé, accompagné des plus belles femmes de la société en déliquescence. L'indiscipline qui régnait chez son père tranchait avec les heures rigoureuses passées chez sa mère, stricte et mélancolique.

L'auteur confesse qu'il n'a fait qu'imiter ou s'opposer à Charles toute sa vie, se positionnant toujours par rapport à lui (" Comprenez-moi : Charles donne vraiment son sens à ma vie. Je me suis bâti en opposition à lui ", p.177). À leur majorité, les deux frères se sont éloignés et Beigbeder ne s'en est jamais remis.

L'écrivain est déféré au Dépôt, anéanti : " Je déclare solennellement que ce soir-là, des gens auxquels je n'avais rien fait ont décidé de mettre mon humanité entre parenthèses, et y sont parvenus. Ils ont déféré un enfant dans leur camionnette blanche ; ils ont précipité un agneau à l'abattoir. " (p.183)