Quatrième étage de Nicolas Ancion (Fiche de lecture)

Lorsque Serge se rend chez Roger, plombier, pour lui annoncer le décès de Toni, il ne parvient pas à lui dire la vérité. Il accepte, pour lui rendre service, le petit boulot que lui propose Roger : réparer une chasse d'eau chez une cliente. Serge décide d'y aller à pied pour se laver le cerveau et remettre en ordre ses idées. Il arrive chez la cliente, qui habite au quatrième étage d'un immeuble de la ville. C'est en prenant la place de Toni que les péripéties de Serge commencent. En effet, s'il n'avait pas volé le combi pour prévenir Roger, Serge ne se serait pas improvisé plombier auprès de ce dernier qui avait absolument besoin de quelqu'un pour le dépanner. Toni mort, Serge pouvait bien faire l'affaire.

Thomas, acculé, se rend sur le marché ouvert pour tenter de troquer ses derniers objets contre un peu de nourriture. Il a, en effet, déjà vendu la plupart de ses objets de valeur. La seule limite qu'il s'impose est de ne pas toucher aux meubles ni à la décoration de la chambre de Marie. Il accepte de se faire prendre en photo dans la remorque d'un camion pleine de serpents en échange de deux lapins frais. Mais, sur le chemin du retour, un homme le tabasse et lui vole ses lapins. Il lui laisse, en souvenir, une photo de Thomas grimaçant parmi les serpents. Pour ne pas rentrer les mains vides, Thomas vend sa photo à un barbu qui lui rapporte une pizza. Marie pourra ainsi manger. Elle demande à Thomas de lui raconter la suite de l'histoire : il s'agit en réalité de l'histoire de Serge.

Serge monte au quatrième étage de l'immeuble. Sur le palier, il rencontre deux vieilles dames, deux soeurs, Anne et Monique, qui habitent dans l'appartement de gauche et veillent sur l'appartement de droite, " celui de la jeune fille ". Les deux dames lui prêtent la clé de cet appartement pour qu'il puisse commencer ses travaux.

Serge visite l'appartement de fond en comble pour se faire une idée de son occupante : il visionne un de ses films, fait une sieste et s'assied sur les toilettes. Il trouve qu'elle a bon gout, que son appartement est joli. Serge se salit pour faire semblant d'avoir travaillé, avant de se rendre chez les voisines boire un café. Il donne alors une description détaillée de leur appartement, décoré comme tous les logements de vieilles personnes : un ours empaillé fait notamment office de portemanteau. Ensemble, ils parlent de la mort, sujet qui préoccupe beaucoup Serge.

Au milieu de la nuit se tient une réunion de crise entre tous les locataires du quatrième étage. Morgen est sur le point d'arriver pour augmenter les prix des loyers et de l'eau. Deux camps se font jour : d'un côté, les locataires qui peuvent payer à temps (les d'Anchuso et les deux Albanais) ; de l'autre, ceux qui sont fauchés (Thomas et la famille Varoum). Morgen propose un marché à Thomas : il lui laissera sa villa avec jardin en échange d'une nuit passée avec Marie. Thomas, écoeuré, refuse net et jette violemment le propriétaire dans la cage d'escalier. Le bruit réveille Marie. Elle veut la suite de l'histoire avec les détails.

Entrée en scène de Louise, la jeune femme qui habite dans l'appartement de droite du quatrième étage. Elle rentre de sa journée de travail et a un plan précis pour sa soirée : manger des macaronis devant la télévision. Arrivée chez elle, elle aperçoit un énorme bouquet de fleurs posé sur la table de sa cuisine avec un mot du plombier. Elle n'a pas de vase assez grand pour un tel bouquet. À la place, elle décide de prendre un seau. Mais elle découvre, surprise, Serge dans ses toilettes inondées. Au lieu de se fâcher ou de crier de peur, elle lui offre de partager son repas. Quant à Serge, il propose de passer la nuit chez elle pour poursuivre la réparation de la chasse d'eau le lendemain.

Thomas regarde Marie dormir et se souvient de leurs baisers. Lorsqu'il s'endort enfin à son tour, un bruit réveille brutalement tous les occupants. Morgen a vendu son terrain et les locataires sont expropriés sur-le-champ. Les ouvriers sont déjà sur les lieux pour démolir leur immeuble. Marie réclame quant à elle la fin de l'histoire.