Le père Goriot de Honoré de Balzac (Fiche de lecture)

Ambitieux, Rastignac cherche le moyen le plus sûr d'assurer son ascension sociale, retenant deux voies possibles : celle de l'intrigue amoureuse et politique, ou celle de l'étude et du travail. Il se met en contact avec sa cousine, la vicomtesse de Beauséant, pour intégrer les salons parisiens. Parallèlement, il est intrigué par deux des pensionnaires : Vautrin, dont les activités nocturnes lui paraissent suspectes, et le père Goriot, vieillard ruiné et discret, que l'on soupçonne d'entretenir des maitresses.

Rastignac rencontre la comtesse Anastasie de Restaud et la baronne Delphine de Nucingen, qui se trouvent être les filles du père Goriot. Rastignac apprend ainsi l'histoire du vieil homme, ancien vermicellier qui avait fait fortune, mais qui a dû se retirer après avoir marié ses deux filles. Il se ruine pour elles, cédant à tous leurs caprices, ne recevant en échange que du mépris.

Vautrin, de son côté, devinant le caractère ambitieux de Rastignac, lui prodigue des conseils cyniques pour assurer sa réussite. Il lui propose de séduire Victorine Taillefer, une demoiselle de la pension reniée par sa riche famille, puis de faire tuer son frère afin que sa famille soit obligée de la reprendre sous son aile. Elle deviendrait alors un excellent parti et épouserait Rastignac : opération qui rapporterait une fortune, dont Vautrin exigerait une part.

Grâce à sa relation avec Delphine, Rastignac se lie d'amitié avec le père Goriot, qui trouve là un moyen d'être en contact plus fréquent avec sa fille. Le vieil homme achève de se ruiner pour la tirer de ses problèmes d'argent, et pour offrir à Rastignac un appartement décent où les deux amants pourront vivre tranquillement leur amour adultère.

Mais Vautrin n'abandonne pas son projet et, à force de ruses, parvient à forcer la main à Rastignac. Il ignore encore que deux autres locataires de la pension lui ont tendu un piège pour l'arrêter, la police l'ayant reconnu comme étant Jules Collin, surnommé Trompe-la-Mort, un forçat évadé au lourd passé criminel. Juste après avoir fait tuer le frère de Victorine Taillefer, alors qu'il se réjouit de son succès, Vautrin est arrêté.

Du côté du père Goriot, les choses se précipitent. Alors qu'il s'apprêtait à profiter de l'appartement de Rastignac, ses filles Delphine et Anastasie l'accablent en se disputant et en lui révélant de nouveaux besoins d'argent, notamment pour un bal très en vue que va donner Mme de Beauséant. Rastignac paie pour Goriot, après quoi les deux filles abandonnent leur père.

Blessé par l'égoïsme et la détresse de ses filles, Goriot est en proie à des émotions qui le laissent mourant. Tandis qu'il agonise sur son lit de mort, ses filles sont au bal. Il finit par mourir dans l'indifférence quasi générale, après avoir tour à tour accablé de reproches, puis couvert d'excuses ses deux filles. Rastignac, qui le veille presque continuellement, voit ses dernières illusions disparaitre avec lui.