Ferragus de Honoré de Balzac (Fiche de lecture)

Alors qu'il se promène dans les rues de la capitale, Auguste de Maulincour baron et jeune officier de cavalerie aperçoit au loin Mme Jules , une jeune fille délicate et belle dont il est secrètement amoureux malgré qu'elle soit déjà mariée. Son attirance pour elle le pousse à la suivre discrètement. Cette filature à travers les avenues de Paris lui apprend que sa bien-aimée se rend rue Soly, une ruelle mal famée et délabrée qui cadre mal avec la respectabilité de la jeune femme. Intrigué par ce contraste, Auguste décide de percer le mystère.

Le soir de cette découverte, le jeune officier de cavalerie est invité au bal donné par Monsieur de Nucingen, un riche banquier pour qui travaille le mari de Mme Jules, lui-même richissime agent de change. Il y rencontre et aborde l'épouse de ce dernier afin de lui demander ce qu'elle faisait rue Soly quelques heures auparavant. Mme Jules feint de ne pas comprendre de quoi il parle et assure qu'elle n'a pas quitté son domicile. Elle s'éclipse ensuite, laissant le baron songeur devant cette réponse, mais renforçant sa volonté d'en savoir davantage.

Durant les jours qui suivent, il espionne les allées et venues de Mme Jules sans résultat probant. Lors d'une de ses surveillances, Auguste est surpris par la pluie qui le pousse à se réfugier sous un porche. Il y rencontre un vieil homme aux habits rapiécés et à l'air louche. Tous deux restent un moment collés sous l'abri et lorsque l'ondée cesse, ils se séparent. Mais le mystérieux en partant laisse malencontreusement tomber une enveloppe qu'Auguste ramasse : elle est adressée à un certain monsieur Ferragus résidant... rue Soly. Croyant tenir une piste, le baron de Maulincour se précipite à l'endroit donné et parvient à entrer en contact avec le mystérieux vieil homme : alors qu'il lui rend la lettre, l'officier est surpris d'apercevoir dans sa chambre Mme Jules, qui l'a aussi reconnu.

Peu de temps après cette découverte, les mauvais coups du sort s'enchainent pour Auguste : il manque d'être tué par une grosse pierre qui lui tombait dessus et l'essieu de son cabriolet se casse en le happant presque au passage. Alors qu'il amène sa carriole chez le réparateur, il obtient de ce dernier la preuve que la pièce défectueuse a été sabotée : il est désormais convaincu qu'on cherche à l'assassiner et que le commanditaire n'est autre que ce mystérieux Ferragus.

Afin d'éclaircir cette histoire, il envoie un domestique rusé pour enquêter discrètement sur Ferragus. Grâce à lui, Auguste apprend que Ferragus s'appelle en réalité Gratien Bourignard, ancien condamné évadé et qu'il est le chef de l'Ordre des Dévorants sous le pseudonyme de Ferragus XXIII. Le serviteur précise aussi que Mme Jules vient souvent le voir, à l'insu de son mari. Comprenant qu'il est menacé par ce mystérieux groupe, le baron, muni de ces éléments, ordonne une discrète action policière qui s'arrête brutalement avec la constatation du décès de Ferragus.

Plus tard, Auguste, désormais soulagé, se rend à un bal. En plein milieu de celui-ci, il est pris à partie par un Portugais nommé monsieur de Funcal qui s'avère être en réalité Ferragus lui-même ! Ce dernier lui ordonne de ne plus chercher à l'importuner et à fouiner dans les affaires de Mme Jules. Avant qu'Auguste n'ait pu répondre quoi que ce soit, le vieil homme l'empoisonne en fourrageant dans ses cheveux avant de s'éclipser. En quittant le bal, le baron de Maulincourt menace Mme Jules, ce qui intrigue son mari qui la questionne en vain. Le doute s'installe en lui.

Un jour, alors qu'il sort de la Bourse, il est accosté par Auguste : ce dernier lui confie tout ce qu'il a découvert sur sa femme au gré de ses espionnages. Troublé, M. Jules rentre chez lui et apprend que durant son absence, son épouse est sortie alors qu'elle lui avait qu'elle ne bougerait pas de la demeure. Il questionne sa femme qui lui confirme qu'elle n'a pas quitté la maison .Mais la découverte d'un chapeau mouillé met à nu son mensonge et confirme les craintes du mari et les dires du baron de Maulincour. Ulcéré et pensant que son épouse le trompe, M. Jules passe sa colère sur sa conjointe qui lui promet des explications dans les deux jours. Sentant son bonheur vaciller, la santé de Mme Jules décline en même temps que son couple.