Eugénie Grandet de Balzac (Fiche de lecture)

Le coup de théâtre. Le soir-même arrive de Paris Charles Grandet, " beau jeune homme de vingt-deux ans ", fils unique du frère de Grandet. Il apparait comme une menace pour les deux camps, car il peut être un prétendant pour Eugénie. Charles remet à son oncle une lettre de son père dont il ignore le contenu : son père qui a fait faillite vient de se suicider. Il devait près de quatre millions. Il confie son fils à son frère, indifférent à son malheur : " Charles ne nous est de rien, il n'a ni sou ni maille " (p. 112).

Les calculs de Grandet. Grandet calcule pour se débarrasser de son neveu en l'envoyant faire fortune aux Indes et pour paraitre apurer le passif de son frère failli sans donner un sou (p. 127). Au cours d'un diner, il essaie de convaincre le jeune Cruchot d'aller à Paris. Mais les des Grassins arrivent et se proposent : le père, banquier, s'occupera de l'affaire (p. 143).

Naissance d'un amour. Eugénie, qui a découvert au chevet de son cousin la lettre qu'il a écrite à Annette, sa maitresse, où il évoque ses besoins d'argent (p. 149-150), lui offre ses pièces d'or (p. 159). Charles lui donne en dépôt le nécessaire de sa mère. Un amour nait entre les deux jeunes gens. Le jour du départ de Charles pour les Indes, ils se promettent une fidélité éternelle et échangent leur premier baiser.

Le drame. Nous sommes à la fin de l'année 1819. Madame Grandet apprend qu'Eugénie a donné son or à son cousin (p. 185). Le lendemain matin, premier janvier 1820, Grandet demande à voir l'or de sa fille : " Je n'ai plus mon or. " C'est alors la scène de la malédiction paternelle (p. 195).

Réclusion d'Eugénie. Mort de Madame Grandet. Grandet condamne Eugénie à vivre recluse dans sa chambre. La ville entière l'excommunie. Madame Grandet demande au notaire Cruchot d'agir pour la réconciliation de la fille et du père (p.205). Le notaire fait entrevoir à Grandet que sa fille, à la mort de sa mère, pourrait réclamer le partage de la fortune (p. 206-209). L'avarice de Grandet devient monomanie (p. 210). Voyant l'or du nécessaire de Charles, il veut s'en emparer. Eugénie s'arme d'un couteau et menace de se tuer si son père touche à ce " dépôt sacré " (p. 211-213). Cette scène hâte la fin de Madame Grandet (p. 215). Dès le lendemain de sa mort, son père demande à Eugénie de renoncer à la succession de sa mère (p. 218).

Mort de Grandet. Cinq ans passent. Vers la fin de 1827, Grandet, âgé de quatre-vingt-deux-ans, se retrouve paralysé. Toute sa vie s'est réfugiée dans ses yeux et dans la contemplation de son or. Puis, c'est l'agonie : " lorsque le prêtre lui approcha des lèvres le crucifix en vermeil [...], il fit un épouvantable geste pour le saisir ". Eugénie hérite de dix-neuf millions (p. 222).

Retour de Charles des Indes. La même année, au mois de juin, Charles, qui a fait fortune aux Indes en spéculant sous le nom de Carl Sepherd, débarque à Bordeaux (p. 229) : " Eugénie n'occupait plus son coeur ni ses pensées ". Au cours de la traversée, il devient l'amant de Madame d'Aubrion qui compte lui faire épouser sa fille, laide et sans dot : il se voit déjà comte d'Aubrion. Des Grassins vient le trouver et lui rappelle la somme nécessaire pour acquitter les dettes de son père (p. 234). Charles le renvoie.