Cacao de Jorge Amado (Fiche de lecture)

Il se souvient de son enfance dans le Nordeste brésilien : il a grandi avec sa mère et sa soeur parmi les enfants des ouvriers de l'usine de son père. À la mort prématurée de ce dernier, son oncle les a dépouillés. À dix-huit ans, après avoir été chassé de l'usine familiale où il travaillait pour s'être battu avec son oncle qui courtisait sa petite amie, il est parti vers les plantations d'Ilhéus, au sud du Brésil.

" Je descendis à Ilhéus avec [...] un petit paquet de hardes et une grande espérance, je ne sais au juste de quoi " (p. 29), dit le narrateur. Il peine à trouver du travail, mais finit par être " loué " dans une plantation de cacao appartenant au colonel Misael de Sousa Teles, surnommé " Mané la Peste ".

Le narrateur loge avec quatre autres ouvriers dans une cahute. Le Noir Honorio, avec qui il sympathise, lui apprend le métier qui fait des travailleurs " plutôt des bêtes que des hommes " (p. 51). Aussitôt gagné, leur maigre salaire est réinvesti dans l'économat de la plantation, où les hommes sont obligés d'acheter ce dont ils en ont besoin. Honorio, qui se montre souvent violent, sait se faire respecter, en se livrant à des transactions parfois crapuleuses. Un autre ouvrier, Colodino, est fiancé à Magnolia, qui travaille aussi sur la plantation.

Le lendemain d'une de ces soirées, le narrateur discute avec une prostituée de treize ans, Zilda, qui travaille dans la Rue du Bourbier. Elle lui raconte que c'est le fils de " Mané la Peste ", Osorio, qui l'a initiée à ce métier. Elle se suicidera un peu plus tard car ce dernier a fini par la dédaigner. Le narrateur plaint amèrement " ces pauvres ouvrières du sexe " (p. 67).

La récolte du cacao commence : " L'enfer ne pouvait être pire " (p. 73), explique le narrateur. Les hommes et les femmes travaillent sous une chaleur accablante, leurs pieds sont abimés par le foulage des fèves et beaucoup souffrent de paludisme. L'un des ouvriers est renvoyé pour avoir laissé perdre quatre cents kilos de cacao et, en plus, il doit rembourser la perte. Il s'enfuit, mais est rattrapé par le dépensier (l'économe) et est violemment battu.

Le narrateur évoque le fruit de l'arbre à pain que les enfants affamés ramassent. Ils travaillent sur la plantation dès l'âge de cinq ans : " Pauvres enfants blafards [...] qui n'eurent jamais de jouets " (p. 81). Ils ne vont pas à l'école et sont baptisés en groupe à chaque Noël dans la maison du propriétaire, qui est souvent leur parrain.

Le colonel, " seigneur féodal de cet immense domaine Fraternité " (p. 87) arrive pour passer quelques semaines sur ses terres avec sa famille. Il fait le tour de la plantation, et trouve les ouvriers paresseux et voraces. Maria, sa fille, choisit le narrateur pour les servir dans leur demeure pendant leur séjour. Il subit alors les humiliations de la jeune fille. " Ce que j'éprouvais, c'était de la haine " (p. 94), dit le narrateur, occupé à des tâches ingrates. Il rêve cependant des cheveux blonds de la jeune femme.