L'Amant de Marguerite Duras (Fiche de lecture)

Dans les années trente, âgée de quinze ans et demi, elle vit en Indochine française avec sa mère et ses deux frères. Ils sont venus y habiter en 1932. Son père est mort lorsqu'elle était encore jeune. À l'époque, elle est inscrite au lycée français et est en pension avec beaucoup de métisses à l'État de Saigon. Dans la même pension, vit Hélène Lagonelle. Plus âgée de deux ans, celle-ci constitue pour la narratrice une source d'attirance physique.

À la fin des vacances scolaires, la jeune fille traverse un bras du Mékong, un fleuve, pour se rendre de Sadec à Saigon, dans sa pension. Alors qu'elle descend sur le bac du fleuve, elle aperçoit une limousine noire dans laquelle un homme très élégant la regarde. Il est vêtu à l'européenne, mais il n'est pas blanc : c'est un Chinois. Il sera son premier amant. Il ne tarde pas à l'aborder et, les présentations faites, il lui propose de la ramener à Saigon dans l'automobile noire, ce qu'elle accepte sans réjouissance particulière. Pourtant, à partir de ce moment, l'adolescente est toujours véhiculée du lycée à sa pension dans cette limousine avec chauffeur et dine dans les endroits les plus élégants de la ville avec le Chinois.

Un jour, le jeune asiatique l'emmène dans son studio à Cholen, capitale chinoise de l'Indochine française. C'est là qu'ils se retrouvent dorénavant pour faire l'amour en secret. Par cet acte, la narratrice a l'impression d'approfondir la connaissance de Dieu. Il l'aime comme un fou et elle le désire, en partie pour son argent. Leur histoire dure un an et demi, mais chacun d'eux sait que leur avenir est inenvisageable. D'ailleurs, ils ne parlent jamais d'eux. Ils ne sont pas de la même race, la jeune fille a douze ans de moins que lui et le père de ce dernier s'oppose formellement à leur mariage. Il a prévu de le marier à une riche héritière chinoise et veut renvoyer l'adolescente en France. Celle-ci ne s'y oppose pas. Quant à la mère de la jeune fille, elle a une attitude ambigüe envers celle-ci. Lorsqu'elle découvre que sa fille fréquente un jeune et riche Chinois, elle suspecte qu'ils couchent ensemble et, encouragée par son fils ainé, elle bat l'enfant qui la déshonore. Mais, en raison de son attrait pour l'argent, après avoir été prévenue des absences régulières de sa fille, elle demande à la directrice de la pension où loge sa fille de la laisser aller et venir à sa guise. Le Chinois offre bientôt à la fille dont il est passionnément épris une bague composée d'un diamant de très grande valeur, mettant ainsi fin aux remarques des surveillantes de la pension, non pas parce que la jeune fille le porte au doigt des fiançailles, mais bien en raison de sa très grande valeur. Le garçon finit par rencontrer la famille de la jeune fille, dont aucun membre ne lui adresse la parole. Par contre, ils n'hésitent pas à profiter de son argent. En la présence de la famille, ils ne sont plus des amants.

Son petit frère meurt en 1942 d'une bronchopneumonie à l'âge de vingt-sept ans. Sa mort survient pour la narratrice à cause de son grand frère. Celui-ci n'ayant cessé, durant leur jeunesse, de lui faire peur, de le menacer de le battre, il en aurait fait un garçon faible et vulnérable. Sa mère revient vivre en France en 1949 et termine ses jours dans le Loir-et-Cher, en compagnie de celle qui a toujours été sa gouvernante, Dô. Elle meurt entre cette dernière et son fils ainé. À celui-ci, elle lègue, dans son testament, la majorité de ses biens. Une vingtaine d'années plus tard, après avoir vécu dans la solitude, son frère ainé décède à son tour. À Paris, la narratrice fréquente quelques salons peuplés de littérateurs, celui de Marie-Claude Carpenter ou de Betty Fernandez.

Son amant se marie avec une richissime Chinoise originaire du Nord, de la ville Fou-Chouen, comme lui. Elle lui était attribuée depuis dix ans par son père. Le garçon lui donne, longtemps après, un héritier. Des années après la guerre, il vient à Paris avec sa femme et téléphone à la narratrice pour lui dire qu'il l'aimera jusqu'à sa mort.

La vieille femme possède un visage détruit par l'âge et dont le vieillissement a débuté alors qu'elle n'avait que dix-huit ans, marquant sa figure de rides irréversibles et d'un affaissement définitif. Elle a été alcoolique durant l'âge moyen de sa vie, a fréquenté des salons littéraires, a un fils et a mis au monde un enfant mort-né quelques mois avant la mort de son petit frère.

La jeune fille a quinze ans et demi quand débute son histoire. Très mince, elle porte à l'époque une robe décolletée en soie ayant appartenu à sa mère, une ceinture en cuir de ses frères, des chaussures à talons hauts et un chapeau d'homme. Elle a des taches de rousseur qu'elle cache sous le maquillage de sa mère et, jusqu'à ses vingt-trois ans, elle porte ses cheveux très longs.