Le régime de la possession d'Etat

Publié par : Iamthelaw

Cours de droit : Le régime de la possession d'Etat. Cours de droit sous licence CC : http://creativecommons.org/licenses/by-nc/2.0/fr/.


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Attendu que M. Y. soutient que le pourvoi, en ce qu'il est dirigé contre l'arrêt du 30 octobre 1984, est irrecevable, d'une part, en application de l'article 621 du nouveau Code de procédure civile, M. X. ayant déjà formé un pourvoi contre cet arrêt dont il s'est désisté, de sorte que la Cour de Cassation s'est dessaisie par une ordonnance du 24 avril 1985 ; d'autre part, pour avoir été formé plus de deux mois après la signification de l'arrêt attaqué


Mais attendu, d'abord, que l'arrêt du 30 octobre 1984 qui s'est borné à infirmer le jugement du tribunal de grande instance déclarant irrecevable l'action en contestation de la paternité légitime de M. X. formée par M. Y. et à ordonner une mesure d'instruction, sans trancher une partie du principal, ne pouvait, en application des articles 606, 607 et 608 du nouveau Code de procédure civile, être frappé de pourvoi indépendamment de la décision sur le fond ; qu'il s'ensuit que le délai de pourvoi n'a couru à son encontre qu'à compter de la signification de cette dernière décision ;


Attendu qu'il est reproché à l'arrêt du 30 octobre 1984 d'avoir déclaré recevable l'action en contestation de la paternité de M. X. au motif que la possession d'état d'enfant naturel d'Audrey vis-à-vis de M. Y. rendait équivoque la possession d'état dont se prévalait M. X., alors que, d'une part, la possession d'état d'enfant naturel ne pouvait résulter, comme l'a admis à tort la cour d'appel, de la seule communauté de vie entre M. Y. et la mère de l'enfant et alors que, d'autre part, la possession d'état initiale du mari ne pouvait être remise en cause par une possession d'état différente, apparue postérieurement ; qu'ainsi l'article 311-1 du Code civil aurait été violé ; alors que, enfin, la cour d'appel aurait aussi méconnu les exigences de l'article 455 du nouveau Code de procédure civile en s'abstenant de répondre aux conclusions de M. X. qui faisait valoir qu'il avait été empêché d'exercer son droit de visite par le refus injustifié de sa femme qui avait été condamnée trois fois à ce titre par le tribunal correctionnel ;


Mais attendu que la juridiction du second degré, qui n'était pas tenue de suivre les parties dans le détail de leur argumentation, relève que M. Y. traite l'enfant Audrey comme sa fille, pourvoit à son entretien et à son éducation et ce, conjointement avec Mme Z. avec laquelle il vit maritalement depuis 1980, qu'il est considéré comme le père de l'enfant ; qu'elle a pu, en se fondant sur ces éléments, estimer que la possession d'état dont se prévalait


M. X., tirée du fait qu'il avait lui-même déclaré la naissance de l'enfant sur les registres de l'état civil, de la production de photographies prises à la maternité, de la publication dans un journal d'un faire-part de naissance et de l'obtention d'un droit de visite dans le cadre de la procédure de divorce l'opposant à Mme Z., était entachée d'équivoque ; qu'elle en a déduit, à bon droit, sans avoir à répondre par un motif spécial aux conclusions visées par la troisième branche du moyen qui invoquaient la fraude au soutien d'une demande en réparation du préjudice causé par l'obstacle mis à l'exercice de son droit de visite, qu'en raison de ce vice d'équivoque la possession d'état d'enfant légitime invoquée n'était pas de nature à rendre irrecevable l'action


Attendu que M. X. fait grief à l'arrêt du 10 juillet 1985 d'avoir écarté la fin de non-recevoir qu'il avait soulevée, au motif qu'en infirmant le jugement du tribunal de grande instance qui avait accueilli cette fin de non-recevoir, l'arrêt du 30 octobre 1984 se bornant à ordonner, dans son dispositif, une mesure d'instruction, ne tranchait aucune partie du principal, pas même la question de la recevabilité, de sorte qu'en reconnaissant autorité de chose jugée à une décision avant dire droit, la cour d'appel aurait violé l'article 482 du nouveau Code de procédure civile, et alors que, d'autre part, à supposer même que l'arrêt du 30 octobre 1984 ait déclaré l'action recevable, il n'aurait pas tranché une partie du principal et acquis à ce titre autorité de chose jugée de sorte qu'en estimant le contraire l'arrêt du 10 juillet 1985 aurait, une fois encore, violé l'article 482 précité ;


Mais attendu que l'arrêt du 10 juillet 1985 a justement retenu qu'en infirmant, dans son dispositif, le jugement qui s'était borné à déclarer irrecevable l'action intentée par M. Y., l'arrêt du 30 octobre 1984 avait nécessairement admis la recevabilité de cette action et que, sur ce point, il avait, en vertu de l'article 480 du nouveau Code de procédure civile, l'autorité de la chose jugée ;



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28/12/2010


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Français


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Résumé

Auteur : Université Jean Moulin - Lyon 3


Tags : Cours, droit, fiche de droit, cours de droit
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