Santé et Bien etre : L'art du bain

Les valeurs thérapeutiques des bains seront reconnues dans l'Antiquité. On pensait alors que le meilleur moyen de se prévenir contre les maladies était de ne pas altérer l'équilibre des humeurs, essentiel au maintien de la santé. Le bain deviendra un moyen de prévention, appelé à faire face aux carences pharmacologiques.

Avec les Romains, les bains connaîtront un développement significatif. On délaissera les exercices physiques liés au bien-être, pour privilégier une approche plus sociale des bains. Dans les centres thermaux, les Romains se faisaient masser, coiffer, épiler. L'échauffement des muscles par le sport sera remplacé par le bain chaud, pris de préférence en fin de soirée pour se détendre, festoyer et jouer.

L'habitude des bains persistera aux premiers temps de l'ère chrétienne. Cependant, l'abstinence prêchée par le christianisme verra peu à peu s'installer une inquiétude de la chair. L'exposition de la nudité dans les bains publics sera critiquée et le corps jusque-là magnifié deviendra ascétique. Les grandes épidémies de peste et de choléra feront de l'eau un ennemi.

À la Renaissance, le bain se raréfiera à nouveau, servant essentiellement à des fins médicales et thérapeutiques. La pratique ne devait pas être prolongée et les abus étaient déclarés comme dangereux. Cette période est quelque peu paradoxale : d'un côté, on adulait le corps, d'un autre, on prohibait la nudité et les excès. Les pratiques du bain dans l'Antiquité étaient connues, mais considérées comme une chose dépassée. Même si certains médecins plongeaient leurs malades dans des décoctions aux herbes, c'était une pratique occasionnelle.

La période suivante, qui s'étend sur près de deux siècles, accentuera cette tendance. L'eau était alors considérée comme dangereuse par certains, susceptible de nuire à la vue, de pâlir le visage et de fragiliser la peau. Les parfums furent abondamment utilisés aux XVIIe et XVIIIe siècles pour compenser le manque d'ablutions. Toutefois, sous l'influence de l'orientalisme, l'aristocratie renouera avec le plaisir du bain. Certains aristocrates se feront installer des baignoires privées, objets de luxe qui étaient toutefois très rares.