Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar (Fiche de lecture)

Parvenu au terme de sa vie, vieux et malade, Hadrien écrit à Marc, 17 ans, pour l'informer des progrès de son mal. Soigné par son médecin Hermogène dans sa Villa de Tibur, il a 60 ans et se souvient de tous les bonheurs qui lentement l'abandonnent. Il se rappelle de son cheval Borysthène qu'il ne peut plus monter, de la chasse, de la bonne nourriture, des ressources naturelles, de l'amour et du sommeil réparateur.

Hadrien est né à Italica en Espagne, mais ses " premières patries ont été des livres " (p. 43). Orphelin de père à 12 ans, il est appelé à Rome par son tuteur Acilius Attianus. Il se prend de passion pour la Grèce où il passe plusieurs années, mais, rapidement, il se sent attiré par le pouvoir et les richesses de Rome. " Je me suis finalement accepté moi-même ", dit-il (p. 53).

Il sillonne les routes de son empire en tous sens au point d'être " étranger partout ", mais aussi " isolé nulle part " (p. 138) grâce à son entourage solide, compétent et fidèle. Il poursuit son oeuvre administrative en Germanie et en Bretagne avec pour mot d'ordre " Tellus stabilita ", ou le génie de la terre pacifiée.

Hadrien rencontre en Bithynie un jeune garçon nommé Antinoüs dont il tombe amoureux (" Je n'ai été maître absolu qu'une seule fois et d'un seul être ", p. 172). De retour à Athènes, il rencontre Arrien de Nicomédie, son meilleur ami. Son bonheur est alors complet : il connait son âge d'or.

" Peu à peu, la lumière changea " (p. 188) : il reçoit en Grèce plusieurs titres dont celui de " Maitre de Tout " et sa relation avec Antinoüs se dégrade. Après des travaux de constructions à Jérusalem, Hadrien est à Alexandrie en compagnie de ses proches. Lucius, ancien amant d'Hadrien, éprouve de l'aversion pour Antinoüs.

Hadrien s'applique alors plus fermement à son métier d'empereur. Il organise la ville d'Antinoé et travaille à l'émergence d'une classe moyenne savante en Asie Mineure. Il dote Athènes d'une nouvelle bibliothèque, d'une nouvelle constitution et poursuit sa formation mystique et intellectuelle. Il s'intéresse également à cette époque à la secte des chrétiens dont il discute les préceptes avec son ami Arrien.

Cependant, " les affaires juives allaient de mal en pis " (p. 252). Le désir d'Hadrien est de faire de Jérusalem une ville comme les autres, tolérante aux autres conceptions divines. La guerre en Judée est inévitable. Après quatre années de guerre contre Simon Bar Kochba, la Judée prend le nom de Palestine et Jérusalem celui de Ælia Capitolina.