Enfance de Nathalie Sarraute (Fiche de lecture)

p. 40). La narratrice évoque ensuite sa maison natale à Ivanovo. Ce souvenir est néanmoins entaché par l'absence de la mère. Elle raconte avec tendresse ses apprentissages avec son père, suivis d'une trahison : il lui donne du calomel dissimulé dans de la confiture. Elle évoque enfin les images d'un livre effrayant, d'une poupée, de la fabrique de son père, d'un Noël à Moscou et de berceuses chantées par son père, puis le souvenir de son unique séjour chez ses grands-parents paternels et la colère de son père contre eux.

Son père vient la voir à Paris. Elle lui demande s'il l'aime. Gêné, il la rassure. Souvenirs de manège et d'une récitation où Natacha a l'impression de jouer un rôle. Chez son père, elle danse avec une jeune femme, et se rend avec son père et celle-ci au jardin du Luxembourg : elle ne trouve pas les mots pour décrire ses ressentis à cette occasion.

À Saint Petersbourg, la fillette se trouve chez sa mère et son mari, Kolia. Elle se promène et joue aux cartes avec la bonne Gacha. Elle se sent " de trop " face au couple formé par sa mère et Kolia. Souvenirs de la Maison de glace, du Tzar et du livre Le prince et le pauvre. Natacha montre son " premier roman " à un oncle qui lui reproche son orthographe. Elle est soulagée, elle peut abandonner ce livre qui ne lui ressemble pas.

La nuit, un tableau accroché au mur de sa chambre l'effraie. Un adulte vient alors le recouvrir, ce qui la calme. Elle se souvient d'une poupée de coiffeur et de son angoisse de la trouver plus belle que sa mère. Elle est torturée par des mauvaises pensées concernant cette dernière. Cela s'aggrave quand Gacha se plaint de la mesquinerie de la mère. Natacha confie à son ours Michka que sa mère lui a annoncé qu'elle allait bientôt partir chez son père, lequel a refait sa vie à Paris. Là-bas, il y aura une " autre maman " (p. 104).

Départ de Natacha pour Paris, en février. La mère la mène de Saint Petersbourg à Berlin. L'enfant éprouve du désespoir durant ce trajet. À Berlin, sa mère la confie à un " oncle " chargé de la conduire chez son père à Paris. Les adieux sont déchirants. Discussion avec le double : la narratrice refuse de croire que sa mère a décidé de la laisser à son père pour une longue période. Le double rappelle : " tu savais que la séparation serait plus longue que d'ordinaire [...] plus de deux mois, jusqu'à la fin de l'été " (p. 108). Lorsqu'elle arrive à Paris, Véra, la nouvelle épouse de son père, l'accueille froidement. La narratrice en garde des souvenirs tristes : le lieu est terne, le manque de la mère douloureux. Natacha lui écrit qu'elle est malheureuse. Toutefois, elle se rapproche de son père.

Natacha, son père et Véra passent le mois de juillet à Meudon. Véra accouche ensuite d'Hélène. Elle fait sentir à Natacha qu'elle n'est pas chez elle. Impressions mornes de cette période, malgré des jeux avec des amis. De plus, la fillette s'agace de la désinvolture des lettres de sa mère.

Entrée à l'école communale. Natacha se passionne pour les règles du français. Sa mère propose de la reprendre, mais elle décide de rester avec son père. Pour déculpabiliser la fillette d'avoir choisi son père, Véra lui dit, en russe, " on t'a abandonnée " (p. 182), en parlant de sa mère. " On ne veut pas de moi là-bas, on me rejette, ce n'est donc pas ma faute, ce n'est pas de moi qu'est venue la décision ", explique alors Natacha (p. 184).