Engagez-vous ! de Stéphane Hessel (Fiche de lecture)

Il ne faut en aucun cas renoncer à sa liberté d'expression, mais au contraire être capable de prendre des risques. C'est ce que l'auteur a fait en s'exprimant énergiquement contre la politique du gouvernement israélien, ce qui a eu pour conséquence des poursuites à son encontre pour provocation publique à la discrimination.

Hessel est contre les actions violentes et révolutionnaires. Ce n'est pas le renversement des institutions existantes qui fait progresser l'histoire, mais bien la coopération entre les pays et les organisations comme l'ONU à qui il faudrait donner davantage de ressources et d'autorité. À l'heure actuelle, un pays a beau être le mieux gouverné possible, cela ne suffit plus puisqu'il fait partie d'un ensemble. On parle de civisme global parce qu'un État individuel ne peut faire face seul aux problèmes actuels.

Un des grands défis est celui de l'environnement. On laisse la planète se dégrader au lieu de protester contre l'action des grandes compagnies pétrolières et contre les autres causes de détérioration de l'environnement. L'engagement écologique doit parvenir par exemple à limiter la consommation excessive d'énergie et de ressources. Cela peut se faire à titre individuel ou collectif.

Parce qu'il ne suffit pas de s'indigner, Hessel nous livre des pistes pour agir et s'engager dans les combats de notre époque, entre autres les droits de l'homme, les inégalités sociales et l'environnement. La préservation de la planète est un des enjeux majeurs du XXe siècle : l'auteur préconise la création d'une Organisation Mondiale de l'Environnement. Stéphane Hessel met en garde contre les dangers qui menacent les droits de l'homme et son environnement tout en invitant à ne pas tomber dans la désespérance.

L'indicateur de développement humain (IDH) est un indice statistique créé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il évalue le niveau de développement humain en se basant sur trois critères majeurs : espérance de vie (santé/longévité), niveau d'éducation et niveau de vie (par exemple l'accès à la mobilité et à la culture). L'IDH donne donc des informations sur le bien-être individuel et collectif. Conclusion : les populations des pays en voie de développement doivent se soucier davantage de l'éducation, de la protection de la santé, et de la sauvegarde de leur culture et de leur identité propre. Les pays pauvres et leurs ressources propres doivent être protégés contre les ravages de la globalisation et contre l'excès d'importation en vue d'une autosubsistance.

Hessel se positionne en faveur du développement soutenable, à savoir celui qui permet aux ressources naturelles de se renouveler : une position contre l'exploitation sauvage. Aussi l'agriculture de subsistance (locale) doit-elle remplacer l'agriculture d'exportation. L'agriculture dans les pays en développement a été faite majoritairement industrielle et exportatrice par les révolutions vertes, qui ont mis en place dans les années 1960-1990 une politique de transformation des agricultures. Ces révolutions sont principalement fondées sur l'intensification, la mécanisation, l'irrigation, l'utilisation des céréales à haut potentiel de rendement et d'engrais minéraux. Ces progrès scientifiques n'ont pourtant pas permis d'enrayer la sous-alimentation des populations et ont eu pour conséquence la ruine du commerce des paysans locaux en favorisant l'importation agricole en provenance des pays industrialisés. Hessel et l'association Agrisud défendent l'agroécologie, une solution soucieuse à la fois de l'environnement et de l'alimentation. Elle doit être généralisée. La pensée productiviste du toujours plus doit être enrayée.

Les États n'ont pas respecté leurs engagements après la conférence de Rio sur l'environnement et le développement. Ils se sont montrés plus soucieux de leur défense gouvernementale et politique. Il faudrait créer une organisation mondiale pour l'environnement (OME) à laquelle se plieraient l'OMC et le FMI. La souveraineté individuelle des États doit se soumettre à l'urgence de préserver la planète. Il y a pourtant une satisfaction : celle de voir que le sommet de Copenhague a été convoqué par les Nations Unies au nom des 192 États de la planète.