Sa Majesté des Mouches de William Golding (Fiche de lecture)

Ralph met en place un système qui garantit à chacun la possibilité de s'exprimer : seul celui qui a la conque en mains a le droit de prendre la parole. Pour avoir une chance d'être repérés et donc secourus, le jeune chef propose aux autres enfants de faire un feu au sommet de l'ile. Le maintien du feu est confié à la maitrise de Jack.

Quand les chasseurs reviennent avec une prise, la joie de Jack s'oppose au mutisme de Ralph, qui ne lui pardonne pas l'abandon du poste du feu. Les deux meneurs se toisent, mais Jack s'en prend à Porcinet qui tente d'intervenir et casse ses lunettes. Un lien est désormais brisé entre les amis.

Lors d'un meeting, Ralph rappelle aux enfants leurs devoirs et obligations. Il remarque que ses camarades, auparavant heureux, semblent maintenant avoir peur. Jack intervient et reproche aux plus petits leurs cauchemars. Certains font part de leurs angoisses : l'un aurait vu une bête sortir de l'océan, tandis que d'autres évoquent l'existence de fantômes. La tension augmente, au point de provoquer une nouvelle altercation entre les deux plus âgés : Jack reproche à Ralph de ne pas être un bon chef. Ralph souhaite abandonner son poste, mais Porcinet l'en dissuade car Jack lui fait peur.

Avec les chasseurs, il organise son clan et propose de faire une offrande au monstre : il empale la tête d'une truie sur un piquet. Simon, qui a assisté à la scène, est troublé par cette tête de cochon et la nuée de mouches qui l'entoure. Dans un délire, il croit que la truie, Sa-Majesté-des-Mouches, une force démoniaque, s'adresse à lui.

Ralph, convaincu qu'il s'agit d'une attaque de Jack, se rend au camp de celui-ci avec Porcinet, Erik et Sam. Le duel entre les chefs est terrible : ils se battent avec des lances. Les jumeaux Erik et Sam sont ligotés et enlevés. Porcinet, muni de la conque, réclame la parole et tente de calmer les esprits. Caché à l'écart, Roger fait balancer le levier qui retient une énorme pierre. Celle-ci dévale la pente et frappe le jeune garçon de plein fouet, qui s'écrase quinze mètres plus bas, mort. Ralph, grièvement blessé par Jack, s'enfuit.

Le garçon est pris en chasse. Jack, pour faire sortir le fuyard des fourrés, met le feu à la forêt. Menacé par l'incendie et par la sauvagerie des autres enfants, Ralph s'échappe de sa cachette. Il s'effondre alors sur la plage, devant un officier qui a amarré son bateau et a été alerté par le feu qui gagnait toute l'ile. Les enfants affluent, sous le choc. Après un bref moment de flottement, ils tombent en pleurs devant les adultes interloqués.

Mais Ralph perd son influence sur les autres enfants à mesure que le pouvoir de Jack s'affirme. Cette perte de prestige s'accompagne de l'amenuisement de ses qualités de chef : fréquemment, il oublie les motifs de ses actions et doit compter sur l'aide de Porcinet. Dans ces moments de faiblesse, son aisance verbale et son esprit d'initiative sont totalement annihilés (" Il s'interrompit brusquement car le volet venait de se refermer dans son cerveau ", p. 218). Son esprit brillant n'a pas pu résister totalement à la sauvagerie dans laquelle sont tombés les anciens écoliers.