La Vie devant soi de Romain Gary (Émile Ajar) (Fiche de lecture)

Momo se fabrique un ami : Arthur (un parapluie habillé). Il sort dans la rue pour jouer la comédie avec ce jouet ; il ramasse un peu d'argent. Momo s'inquiétant de leur sort (lui et Madame Rosa) va à Pigalle pour ramener des billets en se " prostituant ". Il ne réussit qu'à s'attirer l'attention de prostituées qui le choient comme leur enfant.

Khadir Youssef débarque un après-midi où Madame Rosa est lucide afin de récupérer son fils laissé 11 ans plus tôt (après avoir été incarcéré en hôpital psychiatrique suite à l'assassinat de sa femme, prostituée et mère de Momo). Madame Rosa invente qu'elle a reçu deux enfants le même jour et qu'elle a pris l'un pour l'autre. Elle fait passer le petit Moïse (juif) pour le fils de Khadir Youssef (musulman) qui, d'émotion, meurt sur-le-champ d'une crise cardiaque.

Momo se réjouit d'avoir d'un coup quatre ans de plus mais se demande ce qu'il va devenir une fois seul. Momo revoit Madame Nadine et son mari en état de choc. Il tisse un lien avec le couple à qui il raconte son histoire, lien rompu lorsque les enfants de Nadine arrivent. Momo se sent jugé : il s'enfuit.

L'ensemble du livre dépend de sa vision des choses ; le livre est organisé selon sa manière de voir. Il raconte les souvenirs qui lui viennent, peu importe que ceux-ci soient racontés de manière chronologique ou non, en développant un langage qui particularise davantage le récit et qui colore l'histoire.

Il lui reconnait une grande sensibilité et est touché de voir comment il se mobilise pour éviter à Madame Rosa la torture de l'hôpital. Il refuse néanmoins d'euthanasier Madame Rosa lorsque Momo le lui demande " par solidarité entre juifs ". Le docteur Katz est le témoin de l'affection réciproque qui lie Momo et Madame Rosa. Sa salle d'attente sert d'asile à Momo qui y vient pour s'évader par la rêverie.

Monsieur Hamil, vendeur de tapis ambulant à la retraite, passe tout son temps au café de Monsieur Driss à lire le Coran et " Les misérables " de Victor Hugo. Monsieur Hamil est l'ami de Momo. C'est un musulman déjà âgé qui apprend à Momo tout ce qu'il sait (" je ne sais pas ce que je serais devenu sans Monsieur Hamil qui m'a appris tout ce que je sais ", p.110).

Monsieur Hamil et Momo entretiennent une relation basée sur la discussion. Ils abordent les sujets de la sagesse humaine. Monsieur Hamil, tout comme le Docteur Katz, est touché par la sensibilité de Momo. Avec lui, Momo s'évade par la pensée. Monsieur Hamil promet à Momo un destin de poète ou d'écrivain. Les adultes renvoient à Momo sa capacité à se servir de sa sensibilité comme moteur pour créer une vie positive.