Mort d'un parfait bilingue de Thomas Gunzig (Fiche de lecture)

Alité à l'hôpital militaire, le narrateur se souvient de sa voisine, Mme Scapone, une veuve qui lui rendait de menus services, il repense à sa rencontre avec Slater et il se revoit pris dans un bombardement avec Caroline. Après cela, il s'était retrouvé à l'hôpital. Il tente de replonger dans ses souvenirs pour comprendre sa situation présente. Il se rappelle qu'un jour, il avait invité sa voisine Scapone au Bateau qui se plante, où elle avait immédiatement sympathisé avec Moktar. Tous deux avaient alors décidé d'aider le narrateur à exécuter l'ordre de Slater.

Le narrateur constate qu'il a des trous de mémoire. Son esprit vogue de Caroline à Pierre " Petit Pois " Roberts. Moktar, dévoué jusqu'à la niaiserie à sa soeur Suzy, avait demandé au narrateur de tuer Roberts, le mari de Suzy, lorsqu'il avait appris que ce dernier maltraitait son épouse.

À l'hôpital, l'infirmière se montre violente avec le narrateur ; il ne comprend pas pourquoi elle s'acharne sur lui. Il pense à Caroline, dont il était amoureux, ainsi qu'à Suzy qui, après l'assassinat de son mari, était devenue prostituée. Au même moment, Mme Scapone avait trouvé le plan censé permettre au narrateur d'assassiner Caroline : celle-ci serait placée sous l'escorte de cinquante hommes pour sa tournée de concerts dans des camps de soldats mobilisés. Le narrateur et Moktar devraient intégrer l'escorte pour approcher Caroline.

La division chargée de protéger Caroline était placée sous le commandement d'Irving Naxos. Moktar et le narrateur l'avaient donc rencontré et avaient intégré son unité, dite " les Pluies de l'automne ". Naxos était en même temps sous contrat avec une chaine de télévision. Employer l'officier assurait à la chaine un accès privilégié aux opérations militaires menées par ce dernier, qu'elle retransmettait en exclusivité. C'était même souvent la chaine qui décidait des opérations, en fonction de ses intérêts commerciaux : c'est ainsi qu'elle réclamait à Naxos une opération spectaculaire avant la protection de Caroline.

Il repense aux lettres de Scapone à Moktar, par lesquelles elle lui déclarait son amour et tenait le Slovène au courant des écarts de conduite de Suzy. Au même moment, l'opération militaire des Pluies de l'automne se préparait, tandis que la chaine de télévision filmait tous les évènements.

Le narrateur se rappelle de l'opération militaire qui avait précédé l'arrivée de Caroline. Il faisait équipe avec Moktar et un troisième homme, Dirk. Suivis par une caméra de télévision, ils avaient pénétré dans un immeuble et avaient débusqué une famille apeurée. Ils avaient obligé la famille à tourner un film dans lequel ils distribuaient aux enfants des produits émanant des sponsors de la télévision. L'immeuble avait ensuite été bombardé avec les civils à l'intérieur. Une lettre de Scapone à Moktar indiquait qu'elle avait vu l'opération à la télévision : les militaires étaient dépeints comme des sauveurs. À ce moment, Caroline avait rejoint les Pluies de l'automne.

Les soldats avaient festoyé en l'honneur de la chanteuse. Comme le narrateur développait des sentiments pour elle, Moktar lui avait rappelé qu'il devait la tuer. Le narrateur s'était donc rendu dans les appartements de Caroline, mais avait été incapable de l'assassiner. De son côté, encouragé par la télévision, Naxos envisageait une nouvelle opération baptisée " Pauvre Naze ".