Les Caves du Vatican d'André Gide (Fiche de lecture)

André Gide entraine le lecteur dans une intrigue alambiquée qui met en scène Anthime Armand-Dubois, ses deux beaux-frères, Amédée Fleurissoire et Julius de Baraglioul, et le demi-frère de ce dernier, Lafcadio. Tous sont tour à tour ridiculisés dans ce roman sillonné par l'humour et l'ironie, qui questionne la question de la liberté de l'individu face à une morale bien-pensante.

Lors d'une discussion mouvementée, Anthime, qui souffre de sciatique, affirme qu'il ne souhaite pas être guéri si sa guérison atteste de l'existence de Dieu : " parce que ça [le] forcerait à croire à Celui qui n'existe pas " (p. 29). Apprenant que sa femme Véronique fait bruler chaque soir deux cierges pour lui, il se retire, furieux, et tente de détruire la statue de la Vierge qui fait l'objet de ces offrandes.

De retour, Anthime trouve Julie faisant sa prière du soir. À la demande ironique d'Anthime, elle prie pour son salut, lui l'oncle athée. Cette nuit-là, Anthime rêve que la vierge le visite. À son réveil, il s'aperçoit qu'il peut marcher sans béquille. Ému de sa guérison, il remercie Dieu pour ce miracle.

Heureuse de cette conversion, sa famille l'ébruite auprès du clergé qui souhaite l'ériger en modèle, en lui faisant abjurer la Loge franc-maçonne publiquement. La conversion d'Anthime devient l'objet d'une bataille médiatique. Anthime, qui a perdu tous ses soutiens de la Loge, finit par déménager à Milan avec sa femme, sur la promesse d'un dédommagement financier de l'Église.

Julius rend visite à Lafcadio, qui vit dans un hôtel meublé de modeste apparence. Il est accueilli par la maitresse de Lafcadio, Carola, et attend d'être seul pour fouiller la chambre. Il trouve un carnet de cuir noir au contenu obscur : il y est question d'entrainements de natation, d'un voyage, puis suit une liste incompréhensible d'actes suivis d'un nombre donné de " puntas ". Déconcerté, Julius range sa découverte, et s'aperçoit que Lafcadio est rentré et l'observe. Lafcadio le congédie en lui promettant de lui rendre visite prochainement. (p. 57)

Intrigué par la visite de Julius, Lafcadio se renseigne sur les Baraglioul. De père inconnu, il devine vite le lien qui l'unit à Juste-Agénor de Baraglioul... Il décide donc de lui rendre visite. Sur le chemin, il sauve un enfant d'un incendie, et s'amourache d'une jeune fille impressionnée par son héroïsme.

Le lendemain, Lafcadio se rend chez Julius et croise en chemin la jeune fille qui l'avait remercié de son acte héroïque, et qui n'est autre que la fille de Julius, Geneviève. L'entretien avec Julius est cordial, ce dernier ayant compris être en présence de son demi-frère