La Promesse de l'aube de Romain Gary (Fiche de lecture)

? Chapitre III. Romain est dévoré par l'amour qu'il éprouve pour sa mère et par la volonté de pouvoir faire quelque chose pour elle. Le futur écrivain croit en une force mystérieuse qui le poussera à couvrir sa mère de ses propres lauriers pour compenser la vie de sacrifice et d'abnégation qu'elle mène pour lui. Il sera son " happy end ".

? Chapitre XXVIII. Romain est le seul sur près de trois cents élèves-observateurs à ne pas avoir été promu officier, mais nommé caporal. Sa naturalisation française était trop récente. Filoche, revêtu de l'uniforme de l'Armée de l'Air, avait introduit ses préjugés à l'École de l'Air d'Avord.

? Chapitre XXIX XXX. À Bordeaux-Mérignac, Romain passe six heures par jour dans les airs comme instructeur de navigation. Il est rapidement nommé sergent. Il reçoit un télégramme l'informant de l'état de santé très préoccupant de sa mère. L'angoisse de ne pouvoir honorer sa génitrice de ses lauriers l'assaille :

Que ma mère pût mourir avant que j'eusse le temps de me jeter dans le plateau de la balance pour la redresser, pour rétablir l'équilibre et démontrer ainsi clairement, irréfutablement, l'honorabilité du monde, témoigner de l'existence, au coeur des choses, d'un dessein honnête et secret me paraissait une négation de la plus humble, de la plus élémentaire dignité humaine, comme une interdiction de respirer (p. 26).

(...). Je n'étais pas devenu un héros, ni ambassadeur de France, pas même secrétaire d'ambassade, mais j'avais tout de même commencé à tenir ma promesse, à donner un sens à ses luttes et à son sacrifice, et mon bouquin, pour léger et mince qu'il fût, jeté sur le plateau de la balance, me paraissait faire le poids (p. 374-375).

? Chapitre XLII. À la libération, au retour à l'Hôtel-Pension Mermonts, il apprend que sa mère est morte trois ans et demi auparavant. Elle s'était arrangée pour que les deux cents cinquante lettres qu'elle avait écrites avant de mourir parviennent à son fils régulièrement pour continuer à le soutenir.

Sensible, il puise son inspiration à la source de l'indignation. Son autobiographie est écrite avec larmes et colère. Sa mère et lui ont souvent été les victimes de la bêtise et de la méchanceté humaine, mais il a toujours eu la volonté de s'en sortir à tout prix et d'échapper aux menaces antisémites qui pesaient sur eux. Il prend pour arme la littérature. Sa révolte contre les injustices prend la forme de la vocation littéraire. Écrire est pour lui le moyen d'assouvir sa soif de justice.