Feu la mère de Madame de Georges Feydeau (Fiche de lecture)

La dispute s'envenime lorsque Lucien évoque, admiratif, un modèle féminin nu dont il détaille la poitrine. Vexée, Yvonne se lève et, dos au public, se dénude, mais Lucien confirme que la poitrine de la femme du bal était plus belle. Yvonne appelle alors en renfort Annette, la bonne, dont la voix ensommeillée sort de la chambre de Lucien. C'est là qu'elle a dormi car Yvonne avait peur de rester seule dans l'appartement. Horrifié, Lucien refuse de dormir dans " les draps de la bonne " (p. 19). Yvonne se recouche.

La bonne parait, dans une tenue négligée. Yvonne lui demande de servir d'arbitre dans le débat qui l'oppose à son mari. Avec un fort accent alsacien, Annette, ensommeillée, bredouille quelques mots gênés. Yvonne annonce alors à son mari qu'elle ne lui montrera plus sa poitrine et envoie Annette se coucher dans sa propre chambre. Mais Lucien insiste pour que celle-ci retourne dans son lit et, sous les protestations d'Yvonne, entre dans le lit conjugal, tout habillé.

Il se plaint ensuite d'avoir mal au ventre et Yvonne se lève pour lui faire une tisane en criant à Annette d'apporter de la camomille. Elle s'apitoie sur le sort des épouses à qui " on [les maris] rapporte les indigestions de ses ripailles extérieures " (p. 26). La bonne revient avec la camomille, puis repart en reprochant à son maitre d'avoir trop mangé. Yvonne demande alors à Lucien qui a payé le repas au bal et lui reproche sa folie des grandeurs (" Je te demande un peu ! te mettre en Roi-Soleil... par temps de pluie ! ", p. 29), qui contraste avec son avarice domestique et ses dettes envers le tapissier.

Épuisé, Lucien commence à se déshabiller quand un coup de sonnette retentit. Affolée et ne trouvant pas son peignoir, Yvonne crie à Annette d'aller ouvrir. Cette dernière réapparait, excédée, et crie qu'elle veut quitter la maison. Un domestique annonce depuis le vestibule le nouveau valet de chambre de la mère de Madame, Joseph.

Très inquiète pour sa mère, Yvonne presse Joseph de questions dès son entrée. D'abord surpris par la tenue de Lucien, il annonce ensuite, très embarrassé, que la mère d'Yvonne est " [...] malade [...] " : " quand je dis très malade, c'est une façon de parler ; parce que, à vrai dire, elle est plutôt...morte ! " (p. 38), ajoute-t-il.

Yvonne s'évanouit au milieu de l'affolement général. Lucien réclame des sels à Annette qui revient avec du sel de cuisine : " Vous ne pensez pas que je vais saler madame " (p. 42), la réprimande Lucien. Voulant porter Yvonne sur le lit, Joseph la soulève sous les seins, ce qui déclenche la fureur de Lucien. Ensuite, avec la chemise de jour d'Yvonne, Joseph confectionne un tampon qu'il imbibe d'éther, puis il le lui fait respirer. Elle revient alors à elle et se met à sangloter. Lucien tente de la consoler : " Tout espoir n'est peut-être pas perdu ! " (p. 43) Elle s'aperçoit alors qu'elle a la figure poisseuse : Joseph l'a en fait enduite de sirop d'éther.