Électre de Jean Giraudoux (Fiche de lecture)

Scène 4: Entrent Électre et sa mère, la reine Clytemnestre. Elles se disputent et s'accusent mutuellement d'avoir fait tomber Oreste à terre quand il était nourrisson. Clytemnestre s'oppose au mariage de sa fille avec un jardinier, mais Électre accepte en toute indifférence. Égisthe et Clytemnestre sortent.

Scène 9: Clytemnestre parait et insiste pour voir le visage de l'étranger. Elle se dispute avec Électre une nouvelle fois. On annonce alors qu'Oreste serait en route pour récupérer le trône de son père. Egisthe envoie des soldats aux portes d'Argos sans savoir qu'Oreste se tient en fait devant lui.

Scène 13: Monologue du mendiant qui aimerait connaitre la vérité sur la chute d'Oreste lorsqu'il était petit. Il reporte la faute sur Clytemnestre et innocente Électre : " Électre n'a donc pas poussé Oreste! [...] Elle est la vérité sans résidu, la lampe sans mazout, la lumière sans mèche " (l°57-60).

Lamento du jardinier : monologue du jardinier, qui a été écarté de la pièce dès la scène 5 (" Moi je ne suis plus dans le jeu ", l°1). Il tient un discours paradoxal : il déclare d'une part son désespoir et sa solitude puisqu'Électre l'a abandonné le jour de leurs noces ; d'autre part, il défend le rôle essentiel de l'amour dans la tragédie, proposant ainsi une nouvelle interprétation de la pièce (" Elle se cherche une mère, Électre ", l°68).

Scène 6: Parallèlement, le président poursuit sa femme pour qu'elle lui avoue le nom de son amant. Agathe clame la vérité : elle a deux amants et l'un d'eux est Égisthe. À ce nom, Clytemnestre l'injurie et Électre comprend qu'il est également l'amant de sa mère. Égisthe parait au moment où l'on crie son nom. Un oiseau plane très haut au-dessus de sa tête.

Au début de la pièce, elle a 21 ans. Elle est seule : son père est mort, sa mère la prive d'amour maternel, sa soeur Iphigénie a été sacrifiée et son frère Oreste est exilé. Elle est exclusivement et paradoxalement dirigée par son amour quasi incestueux pour son père, par sa haine pour sa mère et par son désir de vengeance.

Elle est une incarnation de la vérité. Dès son apparition à la scène 4 de l'acte I, elle cherche la vérité (" C'est faux! Je n'ai pas poussé Oreste! ", l°54). Au début de l'acte II, la vérité lui apparait dans un rêve, à la manière d'une révélation divine. Elle devient ensuite une métaphore de la lumière, qui dévoile au grand jour : " C'est la lueur qui manquait à Électre. Avec le jour et la vérité, l'incendie lui en fait trois " (II, 10, l°3-4). Elle fait éclater la vérité autour d'elle: sous son influence, Agathe avoue à son mari qu'elle le trompe, Clytemnestre crie sa haine et son amour et Égisthe se déclare. Tout chez elle est passion.