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Une femme de Annie Ernaux (Fiche de lecture) |
Publié par :
Juridique_ND
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Fiche de lecture Une femme de Annie Ernaux. Cette expression est utilisée par Annie Ernaux elle-même dans La place : « L'écriture plate me vient naturellement, celle-là même que j'utilisais en écrivant autrefois à mes parents pour leur dire les nouvelles essentielles »1. Elle veut se situer, « d'une certaine façon, au-dessous de la littérature2 ». Elle veut pouvoir décrire le plus objectivement possible la réalité et neutraliser les émotions. Il lui faut donc utiliser une écriture dépouillée, sans artifices, réduite à son strict minimum
Sa mère a quitté l'école à douze ans pour aller travailler dans une fabrique de margarine, puis dans une corderie, où elle était ouvrière, ainsi que ses frères et soeurs. Déjà, elle avait cette envie de dépasser sa condition, cette " clairvoyance révoltée de sa position d'inférieur dans la société [...] " (p. 32). Annie Ernaux dépeint ce milieu fruste mais gai, entre orgueil et dignité, alcoolisme et misère.
Sa mère a ensuite rencontré son futur mari, ouvrier lui aussi, et s'est mariée en 1928. Annie décrit ses premières années de mariage à travers des photographies et les témoignages de ses soeurs, et revient sans cesse sur la volonté de sa mère de sortir de sa condition sociale : celle-ci était " fière d'être ouvrière mais pas au point de le rester toute sa vie " (p. 39). Le couple a donc acheté un café-alimentation à Lillebonne près d'Yvetot. La mère de la narratrice y travaillait toute la journée tandis que son époux partait sur des chantiers. Leurs conditions de vie restaient difficiles dans le contexte de crise économique (p. 42). Ils ont eu un premier enfant, qui est mort d'une diphtérie en 1938, puis un deuxième, Annie, en 1940.
Annie Ernaux revient dans un aparté sur les conditions d'écriture de son récit : elle " passe beaucoup de temps à [s]'interroger sur l'ordre des choses à dire, le choix et l'agencement des mots, comme s'il existait un ordre idéal, seul capable de rendre une vérité concernant [sa] mère " (p. 44).
En 1946, le couple a racheté un café-alimentation à Yvetot où il a trouvé une certaine stabilité. Le récit se recentre alors sur la relation mère-fille. La mère d'Annie est décrite à l'aide d'images et de flashs issus de la mémoire de la narratrice (p. 46-47). À cette époque, leur relation a commencé à changer ; le regard qu'Annie portait sur elle n'était plus le même, il est devenu distancié et honteux. Sa mère travaillait beaucoup, était parfois violente et n'avait guère le temps de s'occuper de sa fille, mais elle avait cependant la volonté d'apprendre, pour s'élever socialement : " s'élever, pour elle, c'était d'abord apprendre [...] " (p. 57), ce qu'elle faisait par l'intermédiaire de sa fille scolarisée.
Annie devenue adolescente, " [...] il n'y a plus eu que la lutte entre [elles] " (p. 60). La jeune fille était partagée entre amour et honte, et commençait à réaliser la distance qui se creusait entre elle et sa mère, distance sociale et intellectuelle. Elle est partie au lycée, puis à Londres. Ses relations avec sa mère se sont espacées et apaisées (p. 66), mais elle ressentait beaucoup de culpabilité : " Jusqu'à vingt ans, j'ai pensé que c'était moi qui la faisais vieillir " (p. 68).
Cependant, à l'occasion du mariage d'Annie, " une nouvelle complicité [les] a réunies autour des cuillers, de la batterie de casseroles à acheter, des préparatifs du "grand jour", plus tard autour des enfants " (p. 70). En même temps, pour la jeune femme, côtoyer sa belle-famille, bourgeoise, a réveillé son malaise vis-à-vis de sa classe d'origine.
Annie Ernaux a ensuite déménagé à Annecy avec son mari, pour y vivre sa vie de femme, de mère et de professeur de français. Lorsque son père est mort en 1967 (p. 73), sa mère est venue habiter chez elle à Annecy. Annie décrit longuement la difficulté de cette dernière à évoluer dans un monde qui n'était pas le sien : " C'était vivre à l'intérieur d'un monde qui l'accueillait d'un côté et l'excluait de l'autre " (p. 77). Mais elle est parvenue à trouver sa place en s'occupant de ses petits-enfants et s'est peu à peu intégrée dans son nouvel univers, jusqu'au déménagement de la famille en région parisienne. Ne s'habituant pas à la capitale (p. 81), elle est retournée à Yvetot où elle a emménagé dans un petit studio. Est alors survenu l'accident de la circulation à la suite duquel elle a perdu pied petit à petit : ses fréquentes divagations ont incité Annie à la reprendre chez elle.
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