Cannibale de Didier Daeninckx (Fiche de lecture)

La foule commence à arriver et des badauds jettent du pain, des fruits et des pierres aux Kanaks. Ceux-ci sont obligés par les gérants de l'exposition à pousser des cris toutes les 5 minutes pour impressionner le public, à se battre, à se baigner, à manger, à travailler et à rester presque nus devant les visiteurs. Une pancarte que les Kanaks ne comprennent pas est affichée devant leur enclos : Hommes anthropophages [cannibales, qui mangent de la chair humaine] de Nouvelle-Calédonie.

Certains Kanaks (parmi lesquels Minoé, la promise Gocéné) sont invités par les administrateurs de l'exposition à faire leurs bagages et reçoivent la promesse de visiter Paris. Gocéné essaie de rejoindre son amie, mais il est frappé par les gendarmes et s'évanouit. Il se réveille sous les soins de son ami Badimoin et veut partir immédiatement à la recherche de Minoé. Les deux amis parviennent à s'évader pendant la nuit et se dirigent à pied vers Paris.

Toutefois, Gocéné réalise qu'il ne peut retrouver les siens sans aucune information et décide de retourner au zoo pour interroger le gardien sur la destination des Kanaks enlevés. Lui et son ami réussissent à pénétrer dans l'enceinte de l'exposition sans être attrapés et mettent la main sur le chef des gardiens qui, sous la menace, explique que les Kanaks ont été logés par l'Armée du Salut avant d'être envoyés dans un cirque en Allemagne. Les deux Kanaks se rendent alors à pied au siège de l'Armée du salut, mais il est trop tard. Gocéné et Badimoin sont ensuite dirigés par un passant vers la Gare de l'Est, mais ils ratent le train pour l'Allemagne, dans lequel les Kanaks ont été embarqués. Poursuivis par la police, ils sont cachés dans un débarras par Fofana, un nettoyeur d'origine africaine qui les aide ensuite à rentrer à Vincennes en métro.

Le lendemain matin, lors de l'arrivée des visiteurs et des administrateurs au zoo, une femme et deux hommes bloquent le passage. La première commence un discours contre l'exposition et contre le colonialisme, mais les policiers interviennent et Gocéné et Badimoin profitent de l'agitation ainsi créée pour entrer dans les bureaux de l'administration. Ils enferment le chef, Grimaut, dans un bureau et lui demandent pourquoi les promesses faites au début aux Kanaks n'ont pas été tenues, pourquoi ils sont traités comme des bêtes, pourquoi on les bat et pourquoi on les nourrit avec des détritus. Grimaut affirme ne pas être au courant de tout cela, mais, terrifié, il avoue que les autres Kanaks ont été envoyés en Allemagne.

Entretemps, la police a déjà entouré les bâtiments. Les deux Kanaks s'échappent donc par les toits, mais Badimoin est tué par une balle. Les policiers encerclent ensuite Gocéné, prêts à le tuer, mais un homme se révolte contre l'attitude des policiers. Cet homme est embarqué avec Gocéné. Ce dernier est emprisonné pendant 15 mois et rentre en Nouvelle-Calédonie après le retour des autres Kanaks. L'homme qui a essayé de l'aider, appelé Caroz, est, quant à lui, condamné à 3 mois de prison pour rébellion contre les forces de l'ordre.