On ne badine pas avec l'amour de Alfred de Musset (Fiche de lecture)

Perdican et Camille se retrouvent dans un bois, près d'une fontaine. Camille exprime à Perdican sa méfiance envers l'amour. Les soeurs du couvent l'ont, en effet, avertie des ravages de ce sentiment (" Plus d'une parmi elles sont sorties du monastère (...), vierges et pleines d'espérances. Elles sont revenues peu de temps après, vieilles et désolées ", p. 92). Perdican, révolté par un tel propos, professe, quant à lui, sa foi en l'amour.

Perdican surprend une lettre de Camille adressée à une des soeurs de son couvent. Camille y écrit qu'elle reviendra au couvent comme prévu mais qu'elle est triste de briser le coeur de Perdican. Touché dans son orgueil, celui-ci décide de se venger : " J'ai demandé un nouveau rendez-vous à Camille, et je suis sûr qu'elle y viendra ; mais, par le ciel ! elle n'y trouvera pas ce qu'elle comptera y trouver. Je veux faire la cour à Rosette, devant Camille elle-même " (p. 106).

Entretemps, Camille a percé à jour les intentions de Perdican (il a intercepté sa lettre et, orgueilleux, il désire se venger d'elle en faisant la cour à une autre). Elle appelle alors Rosette, la cache derrière une tenture et accueille ensuite Perdican. Au cours de leur conversation, celui-ci lui avoue qu'il l'aime (p. 117). Camille lève alors le rideau, découvrant Rosette évanouie et disant à son cousin : " tu as voulu te venger de moi, n'est-ce pas (...). Eh bien ! apprends-le de moi, tu m'aimes, entends-tu, mais tu épouseras cette fille " (p. 118).

Plus tard, Perdican affirme sur un ton tranquille qu'il est prêt à épouser Rosette. Du coup, Camille ne sait plus comment se comporter (" Combien de temps durera cette plaisanterie ? ", p. 122). Arrive Rosette. Elle est devenue la risée du village et désire désormais renoncer à l'amour et vivre en paix avec sa mère, mais Perdican l'emmène quand même pour se marier.

Camille se jette sur un autel pour prier Dieu. À ce moment, Perdican revient vers elle et lui déclare son amour (" Insensés que nous sommes ! nous nous aimons ", p. 125). Camille l'accueille en pleurant et les deux amants s'embrassent quand, soudain, le cri de Rosette retentit derrière l'autel. Camille accourt, puis revient sur scène, annonçant à Perdican qu'elle le quitte (" Elle est morte. Adieu, Perdican " p. 128).

Perdican est un jeune homme à peine sorti de l'enfance. Plein de jeunesse et d'appétit de vivre, l'amour est sa préoccupation principale, ce qui fait de lui un être volage, un libertin. Cependant, il a gardé, à défaut de sa virginité, une forme de pureté (" Je suis donc un homme, moi ? ", p. 62 ; " suis-je donc amoureux ? ", p. 104). Son désir d'amour n'est pas celui d'un bourreau des coeurs, mais celui d'un enfant à peine adulte qui découvre avec curiosité le sentiment amoureux.

À l'opposé de Perdican, Camille éprouve une méfiance profonde envers l'amour. Dans l'acte II, scène 5, elle affirme vouloir aimer, mais ne pas vouloir souffrir (p. 93), ce qui la pousse à n'aimer que Jésus-Christ, donc à se consacrer à la vie religieuse. Cette méfiance de l'amour lui a été inculquée au couvent par les bonnes soeurs. Perdican en est scandalisé (" Tu as dix-huit ans et tu ne crois pas en l'amour ! ", p. 95). Cependant, loin d'être une sainte, Camille passe son temps à blasphémer Dieu (voir les Clés de lecture).