Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos (Fiche de lecture)

Tous deux à Paris, Valmont et de Merteuil ne se rencontrent pourtant pas. Toutefois, ils continuent d'échanger par lettres et d'échafauder leurs plans pour perdre Cécile de Volanges. Valmont se fait ainsi ami avec Danceny afin de recueillir ses confidences et la marquise met au courant Mme de Volange de l'amour qui unit sa fille à son professeur de musique. Séparés, les deux adolescents n'en sont que plus amoureux et s'en remettent aux conseils des deux libertins. Réussissant à convaincre Mme de Volanges d'envoyer sa fille à la campagne, Mme de Merteuil parvient à réunir Cécile et la Présidente de Tourvel dans la résidence de Mme de Rosemonde. Ce procédé arrange beaucoup Valmont qui, de retour chez sa tante, pourra mener ses deux missions en parallèle. Pendant ce temps, à Paris, Mme de Merteuil, mise en garde par Valmont à propos de l'ambition d'un séducteur nommé Prévan de prouver qu'elle est une conquête facile, se joue de l'effronté et ruine sa réputation.

Valmont prend le rôle de messager entre Danceny et Cécile et, grâce à ce prétexte, parvient à obtenir un double de la clef de la chambre de la jeune fille. Un soir, il s'y introduit et la contraint à passer la nuit avec lui. Cécile est outrée, mais elle est également charmée par le vicomte. Le lendemain, la jeune fille regrette néanmoins de ne pas s'être réellement défendue et se désole de ses propres agissements. Sa triste figure inquiète sa mère qui, désireuse de voir Cécile heureuse, expose à Mme de Merteuil son idée d'annuler le mariage prévu avec Gercourt et de donner la main de sa fille à Danceny. Mais Mme de Merteuil l'en dissuade... Parallèlement à cela, Valmont parvient à avoir raison des résistances de Mme de Tourvel, qui finit par lui avouer son amour sans toutefois consentir à faire de lui son amant. Le vicomte se vante déjà de sa victoire auprès de la Marquise de Merteuil, mais, peu de temps après, Mme de Tourvel quitte le château sans prévenir afin de fuir l'objet de ses désirs et sauver ainsi son mariage.

Parallèlement à cela, il commence à entretenir une relation secrète avec Cécile (ils passent chaque nuit ensemble) et la Marquise de Merteuil, quant à elle, jette son dévolu sur Danceny et en fait son amant.

Valmont annonce fièrement à Mme de Merteuil qu'il a triomphé de Mme de Tourvel : il est parvenu à la posséder. Ayant accompli sa mission, il exige donc que Mme de Merteuil s'offre à lui comme elle le lui avait promis. Celle-ci, persuadée qu'il est tombé amoureux de Mme de Tourvel, se rit de lui et lui impose de délaisser d'abord sa Présidente avant de réclamer son dû. Elle lui fait alors parvenir un modèle de lettre de rupture que Valmont envoie à Mme de Tourvel. La pauvre femme en perd la raison et Valmont, qui projetait de se réconcilier avec elle, ne peut plus se racheter. Malgré cet acte destructeur, Mme de Merteuil refuse toujours de s'offrir au Vicomte et les deux libertins se déclarent la guerre. Afin de se venger de la Marquise, Valmont tente de persuader Danceny de la délaisser au nom de l'histoire d'amour qui le lie à Cécile. Apprenant ce fait, Mme de Merteuil révèle au jeune Chevalier la liaison du Vicomte et de Cécile, sa bien-aimée. Danceny provoque alors Valmont en duel et le tue. Mais, dans une ultime revanche, Valmont, avant de rendre son dernier souffle, confie à Danceny toutes les lettres qu'il a reçues de Mme de Merteuil. La véritable personnalité de la marquise est rendue publique et le scandale éclate. Danceny quant à lui, annonce à Mme de Rosemonde qu'il quitte Paris pour se retirer à Malte. Dans ses dernières lettres, Mme de Volanges raconte avec tristesse les suites de toute cette histoire. La présidente de Tourvel, apprenant la mort de son amant, a succombé de chagrin. Face à la mort de Valmont et aux révélations qui lui ont été faites sur le compte de sa confidente, Cécile a décidé de se faire religieuse. Le Chevalier de Prévan, jouet des plans de Mme de Merteuil, s'est vu blanchi et réintroduit en société, tandis que la Marquise a été publiquement déshonorée. Cette dernière, suite à une petite vérole, a de plus perdu un oeil et s'est vue défigurée par la maladie. Ayant perdu un procès, elle a enfin été contrainte de s'exiler en Hollande.

Veuve d'un époux décédé peu de temps après leur mariage, Mme de Merteuil est une dame de haut rang, admise et appréciée en société. Protégée par une réputation de femme vertueuse et amicale, la Marquise mène en réalité une vie consacrée au libertinage. Ses agissements, toujours savamment réfléchis et organisés, sont le reflet de ses murs dépravées et le fruit d'un entrainement personnel rigoureux, comme elle l'explique dans la lettre LXXXI (p. 208), dans laquelle elle livre son autobiographie.

Autodidacte maitrisant tous les usages de la société mondaine, elle perce les comportements et les pensées des autres, et masque à la perfection ses propres sentiments. Véritable manipulatrice, elle a ainsi réussi à se faire admettre comme l'une des dames les plus respectables de son rang, tout en collectionnant secrètement les amants. Belle et cultivée, elle possède en effet un important pouvoir de séduction sur les hommes. Elle considère ceux-ci comme des objets de plaisir, mais également comme des menaces envers sa liberté personnelle, qu'elle veut à tout prix conserver.

Héritier direct de Madame de Rosemonde chez qui il réside au moment de l'intrigue, le Vicomte de Valmont est un libertin. Homme séduisant, cultivé et manipulateur, il enchaine les conquêtes, considérant ses partenaires comme autant de proies qu'il séduit avant d'abandonner, non sans humiliation. Ces murs dépravées, dont il ne se cache pas, lui valent une mauvaise réputation auprès de la gent féminine.