Le ruban moucheté de Conan Doyle (Fiche de lecture)

Sherlock Holmes émet une première hypothèse : les sifflements sont peut-être le fait des bohémiens et le bruit métallique celui d'une barre de volet qui retombe en place. Il est interrompu par l'irruption soudaine d'un homme de taille immense, au costume bizarre, qui ressemble à " un vieil oiseau de proie plein de férocité " (p. 19) et qui se présente comme le docteur Grimesby Roylott. Accueilli courtoisement par le détective, il dit avoir suivi sa belle-fille et, courbant un tisonnier entre ses mains pour montrer sa force, insulte le détective et le conjure de ne pas se mêler de ses affaires. Il quitte ensuite la pièce.

Armés, le détective et son associé arrivent au château. Hélène les accueille avec joie, mais elle est terrorisée d'apprendre que son beau-père l'a suivie. Sherlock Holmes visite le château, à moitié en ruines, et constate que la partie qui jouxte la chambre d'Hélène ne nécessite aucune réparation. Il s'agit sans doute là d'un prétexte pour éloigner la jeune fille. Le détective essaie ensuite d'ouvrir les volets de l'extérieur, mais n'y parvient pas. Puis il découvre dans l'ancienne chambre de Julia une sonnette à cordon qui n'a pas été conçue pour fonctionner (Hélène dit ne l'avoir jamais essayée) et une prise d'air qui donne non sur l'extérieur mais sur la chambre voisine, celle du docteur Roylott. Il visite ensuite cette dernière pièce et y découvre, sur un grand coffre, une petite soucoupe de lait, insuffisante pour nourrir un chat il n'y a d'ailleurs pas de chat dans la maison -, et un petit fouet à chien, noué en boucle.

En attendant le signal, alors qu'ils sont logés dans l'auberge voisine, le détective fait part de ses déductions à Watson. Il lui fait remarquer que le lit de Julia est fixé au plancher de sorte qu'elle n'aurait jamais eu la possibilité de le changer de position par rapport au faux cordon de sonnette et à la prise d'air dans le mur.

À vingt et une heures, le signal est donné. Les deux hommes s'installent donc dans la chambre de Julia, où ils patientent dans l'obscurité jusqu'à trois heures du matin, entendant au dehors les cris du guépard en liberté. Ils perçoivent alors une lueur par le trou du mur et un sifflement. À la lueur d'une allumette, Watson découvre le visage de son compagnon,

Un cri épouvantable se fait bientôt entendre. Le détective annonce alors que " tout est fini " (p. 31) et emmène son ami dans la chambre du docteur, qu'ils découvrent mort, les yeux fixant l'ouverture dans le mur, et sur la tête " une étrange bande jaune aux taches brunâtres " (p. 31), " la bande mouchetée " désignée par Julia, d'où émerge bientôt la tête du " plus terrible des serpents de l'Inde " (p. 31), un animal sans doute rapporté des colonies par le médecin et dont la morsure est indétectable. Avec le noeud coulant du fouet, Sherlock Holmes capture le serpent et l'enferme dans le coffre. Il confie alors à Watson qu'il avait deviné que le faux cordon de sonnette servait de pont entre les deux chambres pour le serpent, qui passait dans l'ouverture du mur. Le docteur avait dressé le reptile à revenir dans sa chambre en le récompensant avec du lait, car il a sans doute dû faire plusieurs tentatives avant que son forfait ne réussisse. Le bruit métallique entendu par la jeune fille était celui du coffre qui se refermait. En frappant le serpent, le détective l'a effrayé et il est remonté vers la bouche d'air, se retournant contre son maitre. " Il n'y a pas de doute que je sois ainsi indirectement responsable de la mort du docteur Roylott, mais je crois pouvoir affirmer qu'elle ne pèsera pas bien lourd sur ma conscience " (p. 33), conclut le détective.