Douze dialogues de bêtes de Colette (Fiche de lecture)

Dans ce qu'il ignore être un wagon, Toby est un peu perdu. Il se souvient des préparatifs du voyage, puis de Kiki, juché sur un meuble et n'en descendant que sous la menace du fouet d'Elle. À présent, Kiki est enfermé dans son panier, vexé et jouant les martyres. Toby, quant à lui, s'affole à chaque arrêt du train. À l'heure de manger, Elle et Lui libèrent Kiki, lequel surprend ensuite tout le monde en retournant avec nonchalance dans son panier.

À la campagne, une fin d'été, Toby et Kiki attendent impatiemment le diner. Insouciante, Elle ramasse des mirabelles et Lui écrit dans son cabinet. Au gré de leur conversation, ponctuée de nombreux " j'ai faim ", Toby et Kiki évoquent leurs gouts alimentaires, leur nez et leur odorat respectifs, le poulet tué en train de cuire, le gout des oiseaux. Entendant enfin les préparatifs du repas, Toby invite Kiki à jouer, mais celui-ci refuse et brise par mégarde une lampe et des bibelots. Inquiets, tous deux se réfugient sous un fauteuil, mais Elle et Lui s'attendrissent en voyant leur manière de " s'excuser ".

C'est l'automne et Elle, qui est tombée de cheval, somnole dans la chambre. Lui demande à Kiki et Toby le plus grand silence et va écrire. Kiki fait part de sa peur haineuse des chevaux, Toby de son admiration et du plaisir qu'il a à courir avec eux. Kiki, jaloux car Lui s'est beaucoup occupé d'Elle quand elle était fiévreuse, raconte avoir tué un autre chat blessé pour effacer l'horrible image de sa propre mort. Las d'être enfermé dans la pièce, Kiki fait sournoisement entrevoir à Toby tout ce qui l'attend à l'extérieur : Toby se met à hurler. Elle se réveille et Lui arrive à grands pas.

En octobre, avec les premiers froids, Elle a allumé le feu et les deux animaux se prélassent devant la cheminée, saluant le retour de cette divinité en lui adressant alternativement des prières intérieures. Pour Toby, le feu annonce les promenades dans le froid et l'humidité avec Elle, pour Kiki, une belle fourrure, les amours félines et la chasse. Engourdis par la chaleur, tous deux s'endorment.

Un jour d'été, la chaleur est intenable et l'ambiance est électrique entre Toby, Kiki et Elle. Lorsqu'un violent orage éclate, les deux animaux se réfugient sous les meubles. L'orage enfin passé, l'air redevient respirable et tout le monde se détend dans le jardin humide et odorant.

C'est l'hiver et, dans un atelier parisien, Kiki et Toby reçoivent la visite d'une chienne, une terrière anglaise minuscule et ridiculement snob qui n'a rien connu d'autre que le luxe. Elle frémit de peur et de plaisir lorsque Toby lui raconte la vie rude à la campagne et qu'il commence à la courtiser. Mais Kiki, qui ne souhaite pas assister à leurs ébats, gronde. La chienne, terrifiée, court vers sa maitresse pour s'évanouir dans ses bras.

En été à la campagne, Toby, morose et nostalgique, se souvient du temps où il accompagnait Elle lorsqu'elle dansait aux Folies-Elyséennes. Il se rappelle les lieux, l'ambiance et les gens dans les moindres détails, et se demande si Elle y pense aussi. Mais d'après Kiki, Elle ne rêve de rien d'autre que des mille sensations que peut lui procurer la nature.