D'autres vies que la mienne de Emmanuel Carrère (Fiche de lecture)

Le lendemain, tout le groupe part à Colombo. Ils retrouvent le corps de Juliette. Delphine et Jérôme refusent l'image du cercueil, ça leur est insupportable. Puisqu'ils ne peuvent pas, pour des raisons humanitaires, la ramener autrement que dans un cercueil plombé, ils choisissent d'incinérer leur fille sur place. Au matin, ils reprennent tous l'avion pour la France.

Deux semaines après leur retour, Hélène et Emmanuel décident de ne plus se quitter. L'expérience du tsunami les a rapprochés. Mais Hélène apprend alors que sa petite soeur, Juliette (33 ans), a de nouveau un cancer (elle en a déjà eu un). Ils vont donc la voir. Elle habite près de Vienne (dans l'Isère, en France) avec son mari Patrice et leurs trois petites filles. Son état décline rapidement. Quelques semaines plus tard, Hélène est appelée : Juliette est en train de mourir. Elle est en réanimation et souhaite juste pouvoir tenir jusqu'au lendemain pour que ses filles puissent participer au spectacle de leur école et qu'elle puisse les voir après. Toute la famille assiste au spectacle, puis va voir Juliette. Elle meurt pendant la nuit, dans les bras de Patrice.

Le lendemain, toute la famille est invitée chez le collègue de Juliette, Etienne. Tous deux étaient juges au tribunal de Vienne et partageaient un handicap aux jambes que leur avait valu un cancer dans leur jeunesse. Ils étaient très proches. Dans leur travail, ils défendaient les mêmes causes, tentant, dans les affaires de surendettement dont ils étaient chargés, de faire appliquer la vraie justice : " elle et moi, nous avons été de grands juges ", dit-il à la famille (p. 103). À la fin de l'entretien, Etienne invite Emmanuel à faire un livre de cette histoire (p. 106).

Après l'enterrement de Juliette, Emmanuel interroge Etienne à plusieurs reprises en vue d'écrire son livre. Ce dernier lui raconte sa vie et son travail avec Juliette. Il parle du cancer qu'il a eu adolescent. Il subit alors une opération à la suite de laquelle on le considère comme guéri. Mais, à 22 ans, il doit faire face à une rechute et on lui ampute la jambe.

L'auteur va ensuite voir les parents de Juliette pour qu'ils lui racontent sa première maladie, quand elle était adolescente. Ils ont beaucoup de mal à parler des maladies et de la mort de Juliette, même entre eux, mais ils acceptent de le faire dans l'espoir que le livre fasse un jour du bien aux petites filles de Juliette et Patrice.

Alors qu'elle a 16 ans, on découvre que Juliette souffre d'un cancer du système lymphatique. Elle subit un traitement de radiothérapie et, au bout de quelques mois, est considérée comme guérie. Mais, l'été suivant, on détecte une lésion due à la radiothérapie. Elle doit désormais s'armer d'une béquille pour marcher : une de ses jambes est presque inerte et c'est irréversible.

Après huit ans en tant que juge d'instance, Etienne se fait muter à Lyon comme juge d'instruction. Il ne travaille dès lors plus avec Juliette, mais ils se revoient de temps en temps. À cette époque, Juliette travaille beaucoup et est de plus en plus fatiguée. En mars 2004, Diane, son troisième enfant, nait. En décembre, une nuit, elle se met à suffoquer. On lui détecte une embolie pulmonaire. Elle confie sa peur de mourir à Étienne, mais elle n'en dit rien à Patrice. Par la suite, une complication de l'embolie survient et on trouve des métastases : Juliette a de nouveau un cancer. Elle commence la chimiothérapie. Bilan en février : le traitement n'est pas satisfaisant. Juliette comprend qu'elle doit se préparer à mourir. Elle demande à ses voisins de se charger de l'organisation de son enterrement ; elle leur dit qu'elle compte sur eux pour les filles et demande à un ami de la photographier le plus souvent possible pour que Diane, qui n'aura pas de vrais souvenirs d'elle, ait au moins des photos. Au mois de mai, les médecins arrêtent les traitements car ils n'ont aucun effet positif. Le sursis de Juliette se compte désormais en semaines, voire en jours.