Cinna de Corneille (Fiche de lecture)

Scène 1 : En réalité, Auguste a convoqué Cinna et Maxime afin de les consulter. Celui-ci, las des complots qui se trament contre lui, pense abandonner le pouvoir et ainsi restaurer la République. Régner ou abdiquer ? Maxime, lui conseille d'abandonner ses fonctions et de rétablir la République. Cinna, au contraire, l'incite à conserver le pouvoir.

Scène 2 : Maxime ne comprend pas pourquoi Cinna est passé à côté de l'occasion de rendre sa liberté à Rome. Celui-ci lui explique qu'il ne pouvait pas renoncer à l'assassinat solennel de l'empereur. De cette manière, il vengera Rome et découragera les éventuels successeurs d'Auguste.

Scène 1 : Maxime ignorait que Cinna avait fait serment de venger le père d'Emilie et qu'il était aimé de cette dernière. Il avoue à son confident Euphorbe qu'il est lui aussi amoureux d'Emilie. Euphorbe l'incite alors à trahir Cinna auprès d'Auguste afin d'obtenir le coeur de la jeune fille. Au départ, Maxime résiste à ces arguments, puis il semble céder.

Scène 3 : C'est alors Maxime qui entre en scène et s'accuse d'avoir trahi tout le monde. Auguste est accablé, mais il finit par se hausser au-dessus de tous en les graciant : c'est la clémence d'Auguste. Il unit Cinna et Emilie, et les invite tous à prendre exemple sur sa conduite. Ils sont éblouis et ils lui manifestent leur reconnaissance. Livie prédit à Auguste un merveilleux destin.

Auguste est empereur de Rome. C'est un homme public entre les mains duquel est déposé tout l'ordre du monde. Avant, quand il était encore Octave, il gouvernait la république en commun avec Antoine et Lépide ; c'était l'époque du Triumvirat. Les personnages se souviennent de lui comme d'un gouvernant sanglant, un tyran qui a fait assassiner, pour des raisons politiques, son tuteur et consul Caïus Toranius, le père d'Emilie.

Quand la pièce commence, Auguste se distingue par sa bonté. Il tente de se défaire de l'image sanglante qu'on a conservée de lui. Pris de remords, il se comporte avec Emilie comme un père. Il ignore également qu'un complot se prépare contre lui et qu'il doit être assassiné le lendemain au capitole par Cinna et les conjurés, lors du sacrifice à Jupiter.

La quête d'une gloire personnelle et l'amour qu'il porte à Emilie guident son projet meurtrier. À l'acte I, il se sent chargé d'une mission légitime, celle de débarrasser Rome d'un tyran et de lui rendre sa liberté en restaurant la République : " Le ciel entre nos mains a mis le sort de Rome, et son salut dépend de la perte d'un homme " (v.165, 166).