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Théorie du système monétaire chez J.B. Say |
Publié par :
Economist
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Théorie du système monétaire chez J.B. Say - Disponible sur l'archive ouverte pluridisciplinaire HAL.
Lorsqu'il parle de la " valeur intrinsèque " d'une marchandise, celle-ci renvoie toujours à l'utilité et non à une quelconque notion de substance telle qu'on la trouve chez beaucoup d'auteurs du XIXe siècle. Le concept " d'agent de la circulation " peut être rapproché de celui de currency ou moyen d'échange ; il comprend la monnaie au sens strict et tous les instruments de crédit utilisés comme moyen d'échange.
La troisième remarque concerne la formation de J.-B. Say et les auteurs qu'il utilise dans son oeuvre. Sur le premier point précisons, car cela est trop souvent ignoré, qu'il a reçu une formation de négociant banquier dans le cadre de l'entreprise familiale (son père était agent de change) et travaillé dans la compagnie d'assurances de Clavières. En outre il fut au Tribunat le principal rapporteur sur la loi instituant le franc germinal (1803). Au cours de son éducation, il a acquis la maîtrise de l'anglais et de l'italien. Ceci explique pourquoi il a lu les auteurs les plus importants sur les questions monétaires : Galiani, Verri, Locke, Quesnay, Turgot, Thornton, Hume, Montesquieu et bien sûr Smith.
C'est cet aspect qui est essentiel et non sa nature matérielle. La valeur intrinsèque, ou l'utilité qu'elle procure en soi aux agents, est nulle. Ce bien peut servir de numéraire (ou unité de compte). Les prix nominaux seront donc des prix dans le nom de l'unité de compte francs par exemple. Pour parvenir à ce résultat J.-B. Say établit d'abord que la nature de la monnaie est d'être une marchandise comme les autres soumise à la loi de la valeur utilité et qu'elle entre dans la circulation avec une utilité. Dans un deuxième temps il change de point de vue, la marchandise-monnaie entre en circulation sans valeur utilité, cette dernière doit être fondée sur son usage spécifique comme monnaie. Ceci le conduit à examiner de façon détaillée les différentes fonctions, ou usages, de la monnaie qui vont lui donner une utilité indirecte.
Pour J.-B. Say, l'activité économique est d'abord une immense circulation de valeurs. Les marchandises sont les richesses sociales qui ont une valeur propre et qui sont propriété exclusive de leurs possesseurs, tels que des terres, des métaux, des monnaies, des étoffes, des marchandises de toutes sortes5. Dès la première page du " Traité d'économie politique " (1803), rien ne distingue la monnaie des autres marchandises. Elles ont une valeur, celle-ci repose sur l'utilité. Le caractère commun de ces choses que l'on échange est leur utilité, la valeur que les hommes attachent aux choses à son premier fondement dans l'usage qu'on en fait.
Sur quoi se fonde cette valeur utilité intrinsèque de la marchandise monnaie ? Elle relève des usages propres à une marchandise quelconque, indépendamment du rôle qu'elle peut être amenée à jouer en tant qu'intermédiaire des échanges. Le bien choisi comme monnaie possède donc, avant d'entrer en circulation, une valeur utilité qui correspond à des usages non monétaires.
L?or et de l'argent la marchandise monnaie par excellence. Tout au contraire pour J.-B. Say le support de la marchandise choisie importe peu. La monnaie n'est pas le support exclusif de la richesse, elle n'est qu'un cas particulier : parmi les choses qui peuvent être données en échange de celle qu'on veut acquérir se trouve la monnaie7. La même position va être confirmée avec autorité dans la cinquième édition du Traité (1826) : Si, comme on l'a vu, l'usage des monnaies se borne à servir d'intermédiaire dans l'échange de la marchandise qu'on veut vendre contre la marchandise qu'on veut acheter, le choix de la matière des monnaies importe peu.
Cette marchandise monnaie possède cependant une particularité qui la différencie de toutes les autres. Elle est recherchée, non seulement à cause des services qu'on peut en tirer, " mais à cause de la facilité qu'on trouve à l'échanger contre tous les produits nécessaires à la consommation9 ". Cette facilité avec laquelle on trouve à l'échanger se fonde sur l'accord entre les agents : " Elle lui convient par cela seul qu'il est assuré qu'elle conviendra à d'autres ; et elle convient à tous par la même raison qu'elle lui convient à lui-même ".
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04/05/2020 - 17h17