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La notion d'addiction en économie : la théorie du choix rationnel à l'épreuve |
Publié par :
Economist
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La notion d'addiction en économie : la théorie du choix rationnel à l'épreuve - Disponible sur l'archive ouverte pluridisciplinaire HAL.
Quelle que soit la définition retenue, une caractéristique commune à l'ensemble de ces comportements est qu'ils sont généralement perçus comme relevant de l'impulsivité (une succession d'impulsions), le tout étant ensuite une différence d'intensité des impulsions et des conséquences qu'elles entraînent. De ce fait, l'addiction a longtemps été perçue comme n'appartenant pas au domaine de l'analyse économique, dont le type de raisonnement apparaissait tout simplement incompatible avec le mode de représentation de ce comportement. En effet, l'économie néoclassique repose sur l'hypothèse centrale de rationalité des agents et modélise leurs processus de choix par la TCR. Parmi l'ensemble des caractéristiques attribuables à la TCR, celle qui retient notre attention ici est celle qui postule que toute action comporte un coût et un bénéfice et que l'agent choisit toujours l'action qui maximise la différence entre les deux.
La définition de Goodman (1990), fréquemment citée, décrit l'addiction comme " un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l'échec répété de son contrôle et sa persistance malgré des conséquences négatives significatives ". La définition littéraire française, très récente, fournie par le Petit Robert est assez proche : " Relation de dépendance (à une substance, une activité) qui a de graves conséquences sur la santé " (Petit Robert).
(les éléments extérieurs comme les variations de prix, de revenu ou de perspectives de vie ne jouent aucun rôle). Il ne s'agit donc plus d'un choix libre, mais d'une réponse incontrôlable à une stimulation biologique ou psychologique. Tout le contraire du calcul supposé par la TCR.
Pourtant, les comportements addictifs, en tant que comportements de consommation, méritent l'attention des économistes et ne peuvent se contenter d'un constat d'irrationalité totale les rendant inanalysables. L'objectif de cet article est d'analyser comment les économistes se sont emparés de ce problème et d'essayer de comprendre comment les réponses apportées au cours des trente dernières années ont, à la fois, permis de mieux comprendre les comportements addictifs et accompagné l'évolution des méthodes d'analyse utilisées en théorie économique. Nous distinguons pour cela quatre mouvements successifs dans la littérature consacrée à cette question : les premières pistes de recherche, qui ont permis d'ouvrir la voie à plusieurs hypothèses de travail, l'application sans concession de la TCR au domaine de l'addiction par Becker et Murphy (1988) à travers la théorie de l'addiction rationnelle (TAR) qui s'impose rapidement et durablement comme une référence incontournable, son prolongement par une série de modèles d'addiction rationnelle cherchant à pallier ses limites, et enfin sa remise en cause, au moins partielle, par les modèles comportementaux récents. Nous exposons chacun d'eux dans les quatre sections suivantes. La section 6 conclut et esquisse quelques perspectives de recherche.
La plupart des applications au cours de l'article concernent la consommation de tabac. Ce domaine a constitué un thème d'application privilégié en économie de l'addiction du fait de la grande disponibilité de données (en comparaison aux addictions illicites notamment) et de l'enjeu de santé publique qu'il véhicule. Nous envisageons les éléments présentés comme représentatifs de l'ensemble des comportements addictifs. Certaines spécificités ne sont cependant pas à exclure totalement.
Afin de comprendre le cheminement suivi par la littérature économique de l'addiction, il est utile de définir quels types de questions précises cette notion pose au théoricien. L'analyse des premiers modèles se rapportant, plus ou moins directement, à ce domaine d'étude permet de distinguer deux courants de recherche principaux. L'un suppose que la spécificité de l'addiction provient avant tout de caractéristiques intrinsèques du bien consommé et cherche à rendre compte du phénomène de dépendance qu'il génère. L'autre suppose que ce sont plutôt des caractéristiques attribuables à certains individus qui sont en cause et se concentre sur les hypothèses constitutives d'une " personnalité addictive ".
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