L'École des femmes de Molière (Fiche de lecture)

Arnolphe, vieil homme tyrannique, souhaite épouser la jeune Agnès dont il a pris en charge l'éducation dès le plus jeune âge. Contrainte de mener une vie recluse, celle-ci est d'une naïveté absolue. Le futur époux, qui redoute par-dessus tout de devenir un mari cocu, a développé une stratégie visant à limiter l'enseignement d'Agnès et à l'épouser au plus vite, ce malgré les mises en garde de son ami Chrysalde : " Oui ; mais qui rit d'autrui doit craindre qu'en revanche on rie aussi de lui " (acte I, scène I).

De retour d'un long voyage, Arnolphe rencontre le jeune Horace qui lui avoue son amour pour Agnès. Les deux jeunes gens se sont rencontrés à de nombreuses reprises en l'absence du maitre de maison. Arnolphe est aussi connu en ville sous le nom de Monsieur De La Souche, nom qu'il juge plus noble. Horace ignore donc qu'Arnolphe et Monsieur De La Souche ne font qu'un et lui confie son projet d'enlever Agnès des griffes du vieillard qui la retient prisonnière.

Rendu furieux par ce qu'il vient d'apprendre, Arnolphe cherche à en savoir plus sur la relation qui unit les jeunes gens. Interrogée, Agnès décrit sans détour les caresses et compliments que lui réserve Horace. Arnolphe la convainc de jeter une pierre à son amant qui l'attend à la fenêtre de sa chambre. Contrarié, le vieillard accélère les préparatifs de la noce en consultant son notaire.

Arnolphe se livre à un long discours sur le mariage et l'obéissance. Agnès se doit d'apprendre par coeur les maximes qui le composent : en tant qu'épouse, elle ne doit par exemple recevoir personne en l'absence de son mari et ne pas paraitre belle aux yeux d'autres hommes. Arnolphe espère ainsi manipuler la jeune ingénue pour en faire une épouse docile et fidèle : " Comme un morceau de cire entre mes mains elle est, et je lui puis donner la forme qui me plait " (acte III, scène 3).

Malgré tous les efforts de son futur mari, Agnès fait preuve de sens critique et d'initiative puisqu'elle avait introduit, à l'insu de celui-ci, un billet doux dans la pierre lancée à Horace. Ce dernier, ignorant toujours qui est son confident, lit à Arnolphe la lettre de la jeune femme dans laquelle elle décrit ses sentiments à son égard ainsi que la conscience de son ignorance de la vie.

Arnolphe hésite à punir Agnès pour cet acte car il l'aime sincèrement. Alors que le notaire arrive pour convenir des détails du mariage, le vieillard apprend qu'une rencontre secrète a été organisée entre Horace et Agnès : le jeune homme doit s'introduire dans la chambre d'Agnès à l'aide d'une échelle. Arnolphe ordonne à ses deux valets, Alain et Georgette, de frapper Horace dès qu'il se présentera à la fenêtre. Par ailleurs, Chrysalde ne comprend pas la hantise de son ami car, selon lui, l'honneur des hommes se mesure à bien d'autres choses que la fidélité de son épouse.

Horace est assommé par les deux valets. Craignant qu'il ne soit mort, ces derniers font appel à Arnolphe. Dans la confusion générale, Agnès parvient à s'échapper de sa chambre et déclare son amour à Horace. Ce dernier projette d'enlever la jeune fille et souhaite la cacher en lieu sûr pendant quelques jours. Se dissimulant sous son manteau pour ne pas être reconnu d'Agnès, Arnolphe propose d'héberger celle-ci chez lui. Remarquant la supercherie, Agnès avoue avec franchise qu'Arnolphe n'a pu se faire aimer d'elle en raison de sa conception triste et directive du mariage. En réponse à cet aveu, le vieil homme menace de la mettre au couvent.