Avez-vous un enfant hyperactif ?

À l'âge de l'école, les hyperactifs ont des résultats moindres que leur potentiel peut le permettre parce qu'ils sont trop inattentifs. Ce trouble de l'attention ne concerne pas la mémoire à long terme mais en revanche réduit la mémoire immédiate ou la mémoire d'acquisition. Les enfants hyperactifs sont davantage touchés par la dyslexie ou la dyscalculie dans la proportion de 20 % contre 5 % dans la population générale).

Les symptômes d'hyperactivité se calment à l'adolescence et ne sont presque plus décelables à l'âge adulte. Cependant, en général, l'agitation et l'impulsivité diminuent alors que l'inattention subsiste. L'étude de Biederman en 2000 conclut que seuls 10 % des enfants hyperactifs étaient vraiment remis à l'âge de vingt ans mais que 60 % d'entre eux étaient en rémission syndromique, ce qui est un résultat encourageant.

Cette impulsivité peut mener à des actes irréfléchis et contrarie tout effort d'anticipation et de socialisation. Enfant il se peut qu'il y ait une association : hyperactivité/ trouble oppositionnel avec provocation et pour l'adolescent : hyperactivité/ troubles des conduites. Mais comment établir si un enfant ou un adolescent est hyperactif ou non.

L'hyperactivité est difficile à diagnostiquer car l'enfant peut être apeuré chez son médecin et se conduire correctement. Il faut entendre les parents ainsi que le personnel enseignant pour être sûr du diagnostic. Rien ne se fait sans concertation. Enfin, il existe de nombreux tests pour voir si votre enfant est hyperactif ou non de même qu'une méthode pour améliorer les défauts de ces enfants et des consignes à appliquer à l'école par les enseignants. On peut également faire un bilan neuropsychologique. Pour un enfant en échec scolaire, il s'avère difficile de savoir s'il s'agit d'une déficience intellectuelle ou du cas d'hyperactivité d'autant plus que ces deux aspects peuvent être associés. Les enfants hyperactifs sont assez maladroits en général. Ils peuvent manquer de coordination motrice. Le médecin peut également utiliser l'électroencéphalographie lors d'un bilan initial d'hyperactivité. Les enfants hyperactifs ont leurs ondes qui fonctionnent différemment de même qu'une cohérence inter hémisphérique (cohérence entre les deux hémisphères du cerveau) modifiée par rapport au reste de la population. L'imagerie cérébrale permet de voir également une réduction du cortex préfrontal droit (chez les enfants hyperactifs, le cortex préfrontal a son épaisseur adulte à l'âge de 10 ans contre 7 ans pour la population générale). Mais pourquoi tous ces troubles surviennent-ils ?

Une étude menée aux États-Unis en 2001 par Shaw montre que la plupart des enfants hyperactifs avaient des parents dépressifs et habiteraient des endroits pauvres et dangereux. Mais cette corrélation n'est seulement valable quand il y a des problèmes de conduites chez l'enfant. Certains auteurs pensent que le vrai problème c'est l'hyperactivité de l'enfant pour les parents et non une défaillance de leur part face à leur enfant. L'hyperactivité est un facteur de déséquilibre du couple parental. Les parents retrouvent l'apaisement quand l'enfant est soigné correctement ou lorsqu'il quitte le domicile familial.

La prématurité et la dysmaturité et la détresse respiratoire néonatale multiplie par 7 le risque d'avoir un enfant hyperactif. Il faut aussi prendre en considération la consommation d'alcool et de tabac pendant la grossesse. Il existe également des trouvailles génétiques au sujet de l'hyperactivité qui est essentiellement masculine. Il s'agit de facteurs liés à la dopamine (l'allèle 10-R) du gène transporteur de la dopamine entre autres. Parfois, nous confondons également le saturnisme avec l'hyperactivité ; or la plupart des hyperactifs ont une plombémie normale et ne souffrent donc pas de cette maladie. Mais comment peut-on soigner l'hyperactivité ?

Il existe des psychostimulants mais les médecins français hésitent à en prescrire aux enfants pour la bonne et simple raison qu'ils pensent que l'agitation des enfants vient d'un problème affectif ou éducatif. On craint la dépendance aux psychotropes et les spécialistes savent qu'ils peuvent altérer la personnalité et les neurones. Ces traitements sont à base de benzédrine ou de méthylphénidate, un agoniste (stimulant) de la dopamine. Les effets secondaires ne sont pas dangereux sauf pour les enfants épileptiques et ceux qui ont des problèmes cardiaques. Cependant, ces médicaments ont prouvé leur efficacité concernant l'hyperactivité. Le médecin peut proposer en plus de cet éventuel traitement médicamenteux une psychothérapie cognitive ou comportementale. La psychothérapie cognitive peut être effectuée notamment avec des exercices de mémoire au travail tandis que la psychothérapie comportementale propose des programmes éducatifs aux parents et aux enseignants.