Management des risques dans un contexte de projet

Revenons-en à la mission du chef de projet, celle-ci s'inscrit parfaitement dans cette double perspective : le développement d'un système managérial qui permette à la fois de se prémunir du risque-écueil, tout en conservant suffisamment de souplesse pour favoriser des attitudes offensives, s'inscrivant dans le domaine du risque-action.

De nombreux auteurs se sont affairés à rechercher une définition satisfaisante à la notion de risque, ainsi qu'à la mission particulière qui consiste à les maîtriser. Parmi toutes les définitions que reprend Courtot 2, celle due à Declerck et al. peut sembler consensuelle. Ces auteurs définissent le risque comme étant "un milieu dans lequel l'information est de nature aléatoire et probabiliste [...] ; à une stratégie donnée est associée un ensemble de résultats possibles, et à chaque résultat est attaché une probabilité."

Parce que cette définition ne fait pas de distinction entre les notions de possible et de probable, on lui préfèrera la définition suivante : le risque est un milieu dans lequel l'information est de nature incertaine et imprécise ; un ensemble de résultats probables et/ou possibles peut être associé à chacune des actions envisagées.

À titre d'exemple, les approches de planification dites généralisées (GERT, etc.), qui pour la plupart d'entre elles intègrent les dimensions probable, causale et récursive, en sont l'illustration. La contrepartie est qu'une simplification abusive de cette réalité rend complètement inefficace le modèle de planification et de pilotage de projet résultant, particulièrement lorsqu'on observe celui-ci du point de vue des risques !

? La stratégie (Risk Management Planning). Cette première étape développée au niveau directorial du projet, a pour but la définition de l'arsenal méthodologique de maîtrise des risques à déployer, sur toute la durée du projet. Cela inclut la marche à suivre, mais aussi l'affectation des moyens, car la maîtrise des risques à un coût.

? L'identification (Risk Identification). La deuxième étape a pour objet l'identification de tous les risques susceptibles d'affecter le projet, bien souvent de façon négative, mais parfois aussi positivement, dans sa capacité à produire le livrable attendu. C'est un lieu commun que de dire que seuls les risques prédictibles sont identifiables. Le chef de projet doit toutefois être conscient qu'il en demeure de nombreux non-prédictibles, qui ne peuvent malheureusement faire l'objet d'une identification précise.

? Les réponses (Risk Response Planning). C'est dans cette phase que des plans de réponse (Risk Response Plans) aux risques sont établis. Cette étape a lieu d'être parce que c'est plus souvent dans la sérénité que dans l'urgence que les meilleurs plans sont imaginés. Elle vise à établir pour chacun des risques identifiés, évalués et quantifiés, pouvant avoir en cas de réalisation des conséquences fâcheuses pour la pérennité du projet (le respect des objectifs), un ou plusieurs plans de contingence circonstanciés.