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Histoire du féminisme |
Publié par :
Sparta
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Histoire du féminisme Des différences essentielles séparaient les « ladies » des « working women » qui appartenaient à deux classes sociales très distinctes. Mais, contrairement à ce qui était la règle en quelque sorte démocratisé en Amérique. Pour cela, il convenait de rester chez soi, et de cultiver certaines qualités spécifiquement féminines. Il fallait toujours être bonne, patiente, douce, soucieuse du bien-être des autres, ce qui équivalait pour elle à une mort pauvre ou surmenée
Dans ce bric-à-brac de religion et de pseudo-science, on rouvrit même parfois le débat sur la question de savoir si la femme avait une âme. La théorie de la Grande Chaîne des Etres allait être mise à mal par la parution en 1859 de l'Origine des espèces de Darwin mais l'évolution décrite était supposée plus rapide et plus poussée pour le mâle que pour la femelle. On était donc loin d'une vision égalitaire de l'humanité.
L'argument légal reposait sur le droit hérité d'Angleterre qui rendait la situation juridique de la femme très proche de celle de l'esclave malgré des conditions de vie plus favorables. La femme mariée était " couverte " par son mari. En effet, seules les femmes célibataires âgées de plus de 21 ans, ou les veuves, avaient le statut de femme seule qui les autorisait à passer des contrats et à posséder des biens en leur nom propre. Mari et femme étaient une seule et même personne aux yeux de la loi. Mais cette unité se réalisait à travers la personne du mari uniquement. La femme, placée sous sa protection, perdait toute existence séparée. Le mariage marquait sa mort civile :
On affirmait que de tels principes étaient conçus dans l'intérêt de la femme dont ils garantissaient la protection. Mais tant de sollicitude la rapprochait des enfants, des malades mentaux, tous " incapables " juridiquement. Les règles qui découlaient de la croyance en l'infériorité de la femme se trouvaient donc inscrits dans les lois et les institutions.
La fièvre qui s'empara de l'Amérique dès les années 1760 gagna les femmes, certaines fidèles à la couronne britannique, d'autres clamant qu'elles étaient " nées pour la liberté ". Dans leurs lettres et journaux intimes commençaient à poindre des remarques politiques, souvent colorées du sentiment de l'irrésistible transgression d'un interdit. Les activités des femmes se politisaient, jusque dans leurs achats quotidiens. Les Filles de la liberté unirent pour la première fois les femmes en vue d'un objectif commun. Elles organisaient des boycotts de produits lourdement taxés par les lois de finance du parlement britannique. Il en résultat de nouveaux styles vestimentaires : des vêtements fabriqués à la maison par les femmes patriotes étaient portés par toutes les classes en toutes occasions. Les femmes formèrent des " anti-tea leagues " et refusèrent d'acheter et de boire le thé britannique. Elles donnèrent des leçons de civisme aux Fils de la liberté. Avec les premiers combats de la guerre d'indépendance, la question de savoir si le rôle des femmes, était différent de celui des hommes perdit de sa pertinence. En 1776, moins de la moitié des Américains étaient favorables à l'indépendance. Les efforts des femmes étaient donc indispensables aux patriotes, et elles participèrent efficacement à l'effort de guerre. Des femmes créèrent des organisations nationales pour collecter de l'argent pour les soldats. Prudent, Georges Washington refusa que l'argent fût versé directement aux combattants. Les femmes décidèrent alors d'acheter du tissu pour coudre des chemises sur lesquelles elles brodaient leur nom, marque symbolique de leur soutien. Quelque 20 000 femmes marchèrent aux côtés des troupes britanniques ou américaines. Souvent elles accompagnaient leur mari, faute de savoir où aller. Mais certaines, affublées d'uniformes masculins, participèrent aux combats. Quelques-unes quittèrent avec tristesse un uniforme dans lequel elles se sentaient en sécurité, à l'abri des insultes et des importuns, libres de parcourir le vaste monde. Mais surtout, notamment à l'ouest, les femmes devinrent les gardiennes de leurs maisons et des domaines colonisés. Elles plantaient, récoltaient, fabriquaient les produits nécessaires à l'armée et à la population civile, elles se livraient au commerce, et recoururent au troc quand l'inflation ôta toute valeur à la monnaie américaine. Grâce à elles, l'économie de la nouvelle nation survécut aux sept années de conflit. Cependant aucune femme ne participa au Congrès Continental, ni aux congrès d'Etats réunis pour débattre de la détérioration des relations avec la mère-patrie. Les pères fondateurs reconnaissaient l'importance de l'agitation entretenue par les filles de la liberté. Mais, dignes héritiers de Locke et confortablement installés dans le système patriarcal de leur époque, ils déclinaient les droits de l'homme au masculin. Pour eux les femmes, incapables de jugement rationnel, ne pouvaient prendre part aux décisions. La plupart des patriotes, hommes ou femmes, ne furent guère sensibles à la contradiction qui consistait à refuser à la femme la liberté politique que tous exigeaient de la couronne britannique. Les femmes elles-mêmes semblaient accepter la division du travail politique selon laquelle elles avaient pris part à la lutte pour la liberté alors que seuls les hommes en récoltaient les fruits. Cependant, certaines femmes blanches des classes les plus favorisées commencèrent à se poser quelques questions.
Mercy Otis Warren fut l'une des premières à ne pas se résigner. Elle fut l'intellectuelle la plus respectée de l'époque révolutionnaire. Mère de cinq fils, elle n'en fut pas moins l'auteur d'écrits politiques largement diffusés, lus et débattus. Elle parla d'indépendance avant même que le Congrès Continental en adoptât l'idée. Les hommes politiques de l'époque l'admiraient. Mais personne (même pas elle) n'était choqué par le fait que pour être lue, elle dût publier ses ouvrages sous un pseudonyme masculin.
Abigaïl Adams est un exemple de ces femmes qui portèrent à bout de bras la vie économique du pays. Dix années durant, avant, pendant et après la guerre, elle resta seule avec quatre enfants pour s'occuper de sa ferme dans le Massachusetts : John Adams, son époux, conduisait, lui, les affaires de l'Etat, aux Etats-Unis comme à l'étranger. Excellente femme d'affaires, elle apprit vite à se débrouiller sans l'aide des hommes tout en s'indignant des injustices dont les femmes étaient victimes. Elle écrivit des centaines de lettres à son mari. John Adams remarquait volontiers qu'elle avait toutes les qualités d'un grand homme d'Etat. Mais Abigaïl n'était pas de nature à se contenter de tels compliments. Ainsi, dans une lettre de 1776, où elle lança le désormais célèbre " remember the ladies ", elle rappela à John Adams, non sans audace, que tous les maris ont vocation à devenir des tyrans si on les laisse faire ; et que les femmes ne se soumettraient pas à des lois où elles n'auront ni de voix, ni de représentation. Elle fut très déçue par la réponse cinglante de son mari, stupéfait de découvrir qu'une autre " tribu " se mêlait au choeur des mécontents. Il affirmait qu'il n'était pas question pour lui et ses semblables de se soumettre au " despotisme du jupon ". Pionnière d'une forme de protestation qui n'allait devenir celle des femmes qu'un demi-siècle plus tard, Abigaïl espérait que Warren l'appuierait dans son projet d'envoyer une pétition au Congrès, mais n'obtint pas de son amie le soutien espéré. Elle se trouva alors bien seule dans sa conviction que les hommes faisaient un mauvais usage de leur pouvoir en refusant de reconnaître l'égalité politique des femmes. En revanche, elle partageait avec maintes autres femmes le regret de n'avoir pas reçu de véritable éducation formelle. En 1750, 90 % des hommes blancs des colonies savaient lire et écrire, alors que 40 % des femmes seulement en étaient capables. Au lendemain de la guerre d'indépendance, l'éducation des femmes restait un problème majeur. Au tournant du siècle, on vit apparaître des " females seminaries " fondés par des femmes et dispensant aux jeunes filles un enseignement plus proche de celui que recevait les garçons, avec quelques " omissions ", comme celle des langues anciennes. Mais cette évolution était au service d'une nécessaire formation des Mères de la République dont le premier devoir était d'élever des fils capables de devenir des citoyens vertueux. On faisait fond sur la politisation des femmes, inévitable pendant la période révolutionnaire, tout en appliquant leur conscience politique nouvelle-née à une mission qui s'exerçait à l'intérieur du foyer familier.
Néanmoins l'idée de l'égalité des femmes fit son chemin pendant et après la révolution. L'influence la plus décisive fut celle de la Britannique Mary Wollstonecraft. En réaction immédiate à la critique de la révolution française par Edmund Burke, celle-ci publia en 1790 A vindication of the rights of man, dont le succès l'encouragea et en 1792 parut A vindication of the rights of woman qui devint au 19e siècle la bible du féminisme américain. Premier écrivain politique à mettre en lumière le lien logique entre les valeurs libertaires américaines et les droits des femmes, elle expliquait :
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