L'Utopie de Thomas More (Fiche de lecture)

Lors d'un diner en présence du cardinal Morton, un des convives loue la justice et la répression dure envers les voleurs. En désaccord avec ces propos, Hythlodée explique que les gens mutilés par les guerres, ceux appauvris par les taxes et les paysans qui perdent leurs terres au profit des riches n'ont pas d'autre choix que mendier ou voler. En outre, il affirme qu'il est injuste et contraire à la loi de Dieu de tuer quelqu'un qui a volé. Il expose notamment le cas de la Perse où le voleur restitue les biens au propriétaire avant d'être envoyé aux travaux forcés : selon lui, c'est une loi plus " humaine et opportune " (p. 109). Alors que personne ne semble approuver ce discours, le cardinal reconnait que cela pourrait solutionner le problème des vagabonds.

Les trois amis continuent leur conversation à propos des rois et de leur entourage. Se basant sur les théories de Platon, More est convaincu de la nécessité pour le prince d'être entouré de philosophes. Il estime que le prince doit avoir une connaissance pratique de la philosophie : celle-ci doit être " instruite de la vie " (p. 125). Hythlodée évoque la situation en Utopie et raconte les bienfaits de la communauté des biens. Ils font une pause pour manger avant que Hythlodée décrive ce pays inconnu.

Hythlodée commence par une description géographique de l'ile, évoquant sa taille, la morphologie du terrain, son port, ses entrées, ses promontoires, etc. Par la suite, il développe brièvement l'historique avant de préciser que les 54 villes sont " identiques par la langue, les moeurs, les institutions et la loi " (p. 139). Il choisit alors de décrire la capitale, Amaurote, proche du fleuve Anydre, où toutes les maisons se ressemblent.

Les habitants travaillent tous dans l'agriculture, qu'ils soient citadins ou non, mais chacun apprend en plus le métier qui lui plait. Ils fabriquent eux-mêmes leurs vêtements. Les journées sont divisées en 24 heures dont 6 sont consacrées au travail. Vu que personne ne reste inactif, il faut peu de temps pour produire des objets utiles à tous.

Afin que la population reste stable dans chaque ville, les filles mariées partent vivre dans la famille du mari. Si un trop grand nombre de personnes vit sur l'ile, des colonies sont créées. L'ordre social est bien établi : les épouses obéissent aux maris, les enfants aux parents, les jeunes aux ainés.

Tous les enfants reçoivent une éducation par les livres et l'école, et parlent la langue nationale. Hythlodée a constaté que leurs ancêtres ont fait à peu près les mêmes découvertes que les nôtres et qu'en philosophie, ils s'intéressent à savoir dans quelles choses réside le bonheur humain.

En ce qui concerne la religion, ils récompensent les vertus et punissent les méfaits. Ils croient en l'immortalité de l'âme, que Dieu a destinée au bonheur. Ce bonheur, ils le trouvent " dans le plaisir droit et honnête " (p. 173). Dès lors, il s'agit de vivre conformément à la nature, se montrer bon envers soi et les autres, etc.